BODY UNITY – L’UNITE CORPORELLE

Toutes les techniques du Wing Chun dépendent, dans une certaine mesure, d’un claquement (snap) des articulations osseuses libéré stratégiquement dans le temps pour émettre la puissance qui est généralement complétée par un pivot et /ou un déplacement (un pas) pour ajouter l’élan du poids du corps bougeant au claquement créé par le verrouillage d’une technique bien exécutée. Cette libération de la puissance, douce (harmonieuse) et coordonnée, rendue possible par le mouvement intégral de chaque élément, est appelée « Unité Corporelle » (Body Unity) et est développée plus particulièrement au niveau CHUM KIU. L’Unité Corporelle peut être définie comme un claquement précisément synchronisé de toutes les articulations osseuses et le déplacement (jeu de jambes)utilisé dans une seul technique venant ensemble dans un mouvement fluide. Dans la forme elle-même, beaucoup d’exemples de mouvements simultanés des deux mains en conjonction avec des coups de pied ou un travail de déplacement de position (MA BOH) son pratiqués et perfectionnés.
A travers une Unité Corporelle correcte, un combattant de Wing Chun de stature moyenne est capable de générer une puissance qui est visuellement disproportionnée par rapport à sa taille. Ceci est accompli à travers une série de petits mouvements d’éléments interagissant pour former un composé de puissance dérivé de la somme totale de ces éléments individuels. Un vieux proverbe d’entraînement du Wing Chun dit : « SAY LEUNG PUET CHEEN GUN » qui signifie « quatre onces d’effort peuvent bouger mille livres ». Un autre dit : « YIU MA HUP YUT, GING LICK FOT » qui se traduit par « lorsque la taille et la position sont unies, la puissance peut être générée. »
L’étude de l’unité corporelle doit commencer avec la structure basique d’une technique de Wing Chun comme celles que l’on trouve dans le SIU LEEM TAU. Avant de tenter de gagner davantage de puissance et de claquement au moyen du jeu de jambe, l’élève de Wing Chun doit d’abord apprendre à exécuter la technique dans sa forme la plus basique avec une unité de mouvement correcte à l’intérieur de cette technique elle-même. Par exemple, le « YUT » JEE CHOONG KUEN est en premier lieu, développé sans aucun soutien du jeu de jambe dans le SIU LEEM TAU, avec une attention spéciale mise sur une correcte position du coude, sur la structure de la main et du poing, sur la relaxation et le claquement, et sur la référence à la Ligne Centrale. Ceci requière en lui-même l’unité corporelle pour être certain que le poing sera « pistonné » sur la Ligne Centrale par une poussé du coude sur l’avant correctement synchronisée, et est également lié de très prés à la théorie du timing personnel. Une fois que l’unité corporelle originaire du « YUT » JEE CHOONG KUEN basique exécutée à partir de la position stationnaire YEE JEE KEEM YEUNG MA est bien développée à travers l’entraînement au SIU LEEM TAU, on enseigne à l’élève à exécuter le coup de poing, aussi bien que d’autres techniques du Wing Chun, avec une variété d’autres formes de déplacements/jeux de jambe appelés MA BOH (moving stance/attitude de déplacements), ajoutant de la force et du claquement à ces mouvements à travers un timing personnel correct et entraînant l’unité corporelle. La première des cinq attitudes de déplacement basiques se nomme CHOH MA (sitting horse stance/position du cavalier assis)et enseigne à l’étudiant en Wing Chun à ajouter de la puissance à sa technique à travers un pivot brusque et étroitement synchronisé de la position qui, dans le cas de « YUT » JEE CHOONG KUEN, commence juste avant l’exécution du coup de poing mais est complétée dans la synchronisation avec l’achèvement du claquement du coup de poing. Ceci permet à la puissance initiée dans les talons par la pyramide inférieure, d’être puisée à partir du sol et d’être transférée vers le haut du corps à travers un verrouillage et un positionnement des genoux et du bassin corrects. Un autre proverbe du Wing Chun traitant de l’unité corporelle dit : « YIU MA, YIU HUP » qui signifie « la taille te la position doivent bouger en une (unité) ». On peut en apprendre plus sur l’unité corporelle inhérente à chaque attitude de déplacement en lisant le chapitre MA BOH dans le volume I consacré au SIU LEEM TAU.
Avec davantage de pratique de la forme CHUM KIU et des techniques qu’elle introduit et suggère, l’étudiant en Wing Chun commence à tirer de plus en plus de vitesse et de capacité à claquer d’un mouvement correctement synchronisé et du fait de moins compter sur une force brutale pour émettre de la puissance. Tout au long de la forme, les divers mouvements de position sont utilisés pour changer et regagner rapidement la ligne centrale tout en développant l’unité corporelle. A travers ces mouvements, l’élève apprend à créer une « chaîne de puissance » (power train/moto-propulsion) en synchronisant ses propres mouvements pour les libérer à l’unisson. Par exemple, dans le mouvement SYEUNG MA BOANG SAU (mouvement 57) de la partie II, l’élan initié par la descente de la jambe ayant frappé en coup de pied et réalisé le mouvement JUT GYEUK est harmonieusement transférée à la déviation du bras en aile (BOANG SAU), lequel est exécuté dans le temps avec un pas glissant de la jambe d’appui principale. L’élève qui aurait attendu que le pied frappant se plante au sol et que le pied arrière achève sont mouvement glissant avant de commencer son BOANG SAU, devra s’attendre à ce que sa technique soit plus faible que le premier exemple en raison d’un manque d’unité corporelle entre la position et la pyramide supérieure même si le BOANG lui-même peut être exécuté avec une unité correcte en terme de structure personnelle. En synchronisant le claquement du BOANG SAU pour le libérer avec le pas glissant et en maintenant une position de genoux correcte avec le bassin en rétroversion, le pratiquant de Wing Chun a illustré le dicton « YIU MA CHAI DOANG » « la taille et la position bougent ensemble ».
Les mouvements tels que JING MA FUN SAU (mouvement 29) dans la forme CHUM KIU enseignent à l’élève à utiliser l’unité corporelle pour créer une force de serrage qui se répercute sur la technique de main même une fois que la position a été stoppée. Ceci permet au combattant de Wing Chun de capitaliser à tout moment sur le mouvement de la position pour créer une puissance qui jaillira après que ce mouvement ait été achevé. Ceci peut être utile dans une situation où seulement un léger pivot est possible sans exposer la zone mortelle à l’adversaire.
Avec la pratique continue, l’unité corporelle dans la technique de l’étudiant peut être aiguisée pour lui permettre « de bouger un millier de livres avec une once d’effort » en unissant le verrouillage local des os et des muscles avec le serrage et l’élan dérivés de la position. Ceci est un autre exemple de la conception scientifique et technique étonnante du système Wing Chun.