Sifu Mario Lopez

Mario Lopez est né en 1964, année du Dragon. Fils de parents espagnols vivant en Allemagne, c’était un enfant très actif.

Pendant les années 1970, la vie de Mario fut bouleversée à jamais après qu’il ait découvert le célèbre acteur Bruce Lee, la légende des Arts Martiaux. Comme beaucoup de personnes à ce moment-là, Mario voulu consacrer sa vie à l’art du Jeet Kune Do (JKD) de Bruce Lee, cependant il n’existait aucune école de Jeet Kune Do en Allemagne, mais ceci ne dissuada pas Mario et il entreprit de chercher un endroit où commencer à recevoir une formation. Dans sa recherche, Mario apprit que les techniques principales de Jeet Kune Do venaient de l’art du Wing Chun. Le 8 avril 1980, Mario commença sa première leçon de Wing Chun et dit: « un jour, j’enseignerai le Wing Chun. »

En septembre 1995, cinq mois après avoir rencontré Seef Randy Williams, Mario ouvrit sa première école. Elle était minuscule, à peine 35 m2, mais ce n’était que le début de son rêve et il pouvait commencer à enseigner le Wing Chun. Au fil des ans, et afin de poursuivre ce rêve, Mario dû changer d’emplacement. Sa population étudiante avait augmenté et sa salle de classe était trop petite et c’est en 1999 que son rêve d’enseigner le Wing Chun à temps plein se réalisa. Aujourd’hui, Mario est le chef Sifu d’une Académie d’Arts Martiaux de 470 m2 à Duisburg en Allemagne et il est le premier élève à avoir atteint l’objectif de compléter le système du Wing Chun CRCA.

Classement de Mario pour CRCA Wing Chun :

  • Ceinture Jaune, 1997 (Allemagne)
  • Ceinture Rouge, 1998 (Allemagne)
  • Ceinture Verte, 2007 (Royaume-Uni)
  • Ceinture Marron, 2009 (Allemagne)
  • Ceinture Noire I, 2010 (Roumanie)
  • Ceinture Noire II, 2011 (Roumanie)
  • Ceinture Noire III, 2012 (Mexique)

 

Après que Mario ait complété le test final de son troisième degré de la ceinture noire du Wing Chun CRCA, Seef a fait une annonce dans toute l’organisation CRCA: « Mario est le premier. » Son engagement et l’achèvement de l’instruction CRCA avait fait de Mario le seul étudiant admissible à succéder a Seef à la tête du CRCA. Le 21 février 2016, Seef Randy Williams donna à Mario son anneau de jade, symbolisant le transfert de direction et dit: “Que la force t’accompagne. Le CRCA est maintenant à toi. »

La vision et la mission de Mario est de faire grandir l’Académie Close Range entant qu’organisation constituée d’une équipe de personnes dédiées à son expansion et sa promotion. L’objectif est également de rendre l’école CRCA plus accessible.

Dans cette optique, Mario à entrepris d’utiliser les technologies d’aujourd’hui :  Facebook, pour communiquer avec les instructeurs du CRCA partout dans le monde, la création d’une chaîne YouTube afin que les membres-étudiants puissent pratiquer à la maison et l’ouverture d’une page officielle Facebook pour informer les membres du CRCA et leurs amis.

Le CRCA a maintenant un site Web officiel, accessible dans six langues, où chaque École CRCA, chaque membre, chaque Barn Member et chaque étudiant privé peut accéder à des documents d’étude et des clips vidéo pour leur formation. Mario a également développé une norme de test universelle pour tous les instructeurs, que vous pouvez trouver sous l’en-tête « Classement ».

Sifu Mario Lopez se consacre à la promotion de chaque école du CRCA dans le monde entier.

Pour toute question ou préoccupations, merci de contacter Mario: mario@crcawingchun.com

 

CROSSFIT

Qu’est-ce que le Crossfit?

Le CrossFit est un régime de remise en forme développée par Greg Glassman sur plusieurs décennies. Glassman, fondateur et PDG de CrossFit, a été la première personne dans l’histoire à redéfinir la remise en forme, d’une façon mesuré et sensé avec l’augmentation des performances au travers de vastes plages de travail chronométrées et variées. Il a ensuite créé un programme spécialement conçu pour améliorer la condition physique et la santé.

CrossFit est une variété d’exercices réalisés à intensité relativement élevée. Tous les entraînements CrossFit sont basés sur des mouvements fonctionnels, et ces mouvements reflètent les meilleurs aspects de la gymnastique, l’haltérophilie, la course, l’aviron et bien d’autres encore.

Ce sont les mouvements de base de la vie de tous les jours. Les crossfitters peuvent déplacer de lourdes charges sur de longues distances, ce sont donc des mouvements parfaits pour maximiser la quantité de travail effectué dans des délais cours.

L’intensité est essentielle aux résultats qui sont ensuite mesurés et divisés par le temps ou la puissance.

Plus vous travaillez dans des délais cours, plus grande sera la puissance de sortie et plus intense sera l’effort.

C’est en employant une approche sans cesse variée dans les exercices, les mouvements fonctionnels et l’intensité que vous obtiendrez des gains spectaculaires sur votre forme physique.

Ce sentiment de communauté qui naît spontanément quand les gens font des séances d’entraînement ensemble est une composante clé de l’efficacité du CrossFit. Cette communauté à donné naissance aujourd’hui à un réseau mondial de plus de 11.000 affiliés.

Cultiver la camaraderie naturelle, l’esprit de compétition et le plaisir du sport donne une intensité qui ne saurait être égalé autrement.

Le programme CrossFit est piloté par des statistiques.

L’utilisation de tableaux blancs comme tableaux de bord, l’enregistrement des résultats et records, la création de dossiers précis, le chronométrage de chaque activité, puis la redéfinition précise des règles et les objectifs de performance. Cela ne nous motive pas seulement pour les résultats suivants mais également pour l’analyse objective et relative des statistiques pour chaque séance d’entrainement.

Dans l’ensemble, le CrossFit à pour but une remise en forme générale, soutenue par des résultats mesurables, observables et reproductibles.

Le programme prépare les stagiaires à toute éventualité, non seulement physique , pour l’inconnu, mais pour l’imprévisible aussi.

Crossfit et Wing Chun: « par Carlos Sousa – CRCA-PORTO (Portugal) membre actif »

Je pratique le Crossfit depuis plus de 4 ans maintenant et dans mon cas, il m’a beaucoup aidé à améliorer mon Wing Chun. L’idée du Wing Chun est de pouvoir tirer, pousser, frapper, courir loin de l’adversaire, vers l’adversaire, être rapide dans nos mouvements comme le blocage et les attaques et maintenir son équilibre à tout instant.

Le contrôle du corps est non seulement possible à travers la formation du Wing Chun, mais pour cela il est nécessaire d’améliorer notre contrôle afin de l’appliquer face à un adversaire.

Le Wing Chun démontre comment se servir de la force de l’adversaire et frapper en retour en lui empruntant sa puissance. Mais ne pensez-vous pas que tous ces concepts peuvent être améliorer avec des entrainements de puissance, cardiovasculaire, de contrôle du corps, etc …?

Sur les dernières années, j’ai fais une recherche sur les combats de rue et les compétitions et je me suis rendu compte que dans 90% des défaites les combattants qui perdent, sont essoufflés et commencent à être très fatigué juste avant de perdre le combat. Il est donc d’une grande importance pour nous (amateurs en arts martiaux) d’essayer de rester frais le plus longtemps possible au cours d’un combat .

Il est très difficile à planifier une tactique offensive ou de bloquer l’attaque d’un adversaire si nous sommes très fatigués ou essoufflé, c’est pour cela que j’ai intégré dans mon entrainement certains exercices permettant de rester affuté le plus longtemps possible.

Le type d’entrainement que je fais en mélangeant Crossfit et Wing Chun est basé sur ces clefs dont je parle ci-dessus. Voici un exemple de formation pour simplifier votre compréhension:

Pour commencer, je fais un échauffement normal comme tout le monde sait le faire. Rotations des bras, des jambes et du reste du corps avec des légers étirements copiant les mouvements du corps que je vais utiliser plus tard sous stress et effort, puis j’effectue 1 km de course ou 5mn de corde à sauter.

Une fois l’échauffement fini, j’enchaine les séquences suivantes pour me fatiguer: (basé sur le programme Crossfit)

AMRAP 20′ (AMRAP signifie «autant de séries que possible en 20 minutes)

5 pull-ups

10 push-ups

15 squats

Essayez toujours de donner le meilleur de vous-même et suivez toujours vos résultats; dans ce cas, vos nombres de série. De cette façon vous pourrez voir vos performances s’améliorer de jour en jour.

A la fin, sans repos, avec un partenaire, j’effectue un blocage Tan Sau, et avec un autre je donne 5 démonstrations de blocage Tan Sau contre un Jab. Deux coups de poing, un coup de pied, comme dans une attaque puis du combat au sol. Je tente de faire tout ceci très vite pour essayer de finir en étant fatigué et essoufflé.

Si je suis seul, j’écris les exercices sur papier, cela a le même effet que créer une tactique en étant fatigué.

Quand je finis les mises en situation je choisis un partenaire frais et fait 2 séries de 3 minutes d’entrainement de coups en utilisant uniquement des techniques de Wing Chun.

Sur la première série je laisse l’adversaire me frapper à coups de poings ou coups de pied de façon libre en utilisant uniquement des attaques complexes et des contre attaques.

Pour la deuxième série j’utilise librement toutes les techniques de Wing Chun.

Si je n’ai pas de partenaires, j’utilise le Dummy, le sac de frappe et la poire double attache qui représente l’adversaire.

Rappelez-vous l’exemple que nous donnons ici à pour but de montrer comment j’associe le Crossfit et le Wing Chun.

A l’avenir, je vais seulement donner des conseils pour les entrainements CrossFit.

Partons du principe que vous savez tous comment le Wing Chun fonctionne et comment vous pouvez l’associer au CrossFit (si vous avez plus de questions à propos du Wing Chun vous pouvez toujours contacter Sifu Mario Lopez.)

ACRONYMES / ABRÉVIATIONS dont nous allons avoir besoin.

AMRAP – as many rounds as possible

BP – benchpress

BS – back squat

BW – bodyweight

C&J – clean and jerk

DL – deadlift

DB – dumbells

FS – front squat

HPC – hng power clean

HS – handstand

HSPU – handstand push-ups

KB – kettlebell

K2E – Knees to elbows

MU – muscle up

OH – overhead

OHS – overhead squat

PC – power clean

PJ – push jerk

PP – push press

PU – pull up

REPS – repetitions

RM – repetition maximum

SDHP – sumo deadlift high pull

SJ – split jerk

TABATA – 8 round of 20 seconds workout and 10 seconds rest

T2B – toes to bar

WOD – workout of the day

 

 

 

Pour les futures séances d’entraînement si vous voyez quelques abréviations que vous ne connaissez pas, revenez à cette cette liste.

L’esprit du WING CHUN

Traduction et adaptation du texte de Randy Williams par Brice AMIOT pour le CRCA France

Chaque Art Martial est une fusion du mental, du corps et de l’esprit. Le Wing Chun ne fait pas exception. Bien que la plupart d’entre nous passons une grande part de notre temps à travailler sur le développement du corps à travers un entraînement rigoureux et que, simultanément, nous nourrissons notre mental par l’apprentissage, l’interrogation et l’observation de nos instructeurs et de nos camarades en action, beaucoup négligent le troisième élément tout aussi important pour obtenir un Art bien équilibré : l’esprit (NDT la spiritualité).

L’esprit, lorsqu’il se rattache à un Art Martial, englobe différentes qualités. Les qualités évidentes qui nous traversent la tête sont le courage (la bravoure), la persévérance et la confiance en soi, mais en Wing Chun la liste est allongée pour inclure la compassion, la charité, le profond respect et l’humilité. Ces qualités spirituelles peuvent sembler ne pas aller main dans la main avec l’instinct de tueur et le « cœur » combattant, mais en fait elles le font. L’esprit, comme tous les éléments de la nature, est un mélange de YUM et de YEUNG (YIN et YANG) et devrait être idéalement en parfait équilibre. Pour chaque touche de ténacité, de dureté et de rigueur dans le cœur du Maître, il doit y avoir une quantité égale de compassion et de générosité pour maintenir un équilibre YIN/YANG sain.

Le vrai Maître de Wing Chun donnera librement de sa personne si quelqu’un est  dans le besoin et qu’il demande son aide. Il aidera volontiers les autres autant qu’il pourra comme il est indiqué dans le JOH FUN (les traditionnelles règles de conduite).  Travailler volontairement pour des organisations Caritatives est une excellente manière d’obtenir un « entraînement spirituel ». Tout comme le jogging et l’haltérophilie renforcent le corps tandis que l’apprentissage et l’étude construisent un mental solide, la participation au service de la communauté améliore la force spirituelle. Chaque minute passée à aider un handicapés, un pauvre ou une personne âgée a la valeur d’une heure d’entraînement physique. Considérez cela comme votre « jogging spirituel ».

Les fondateurs du système Wing Chun, dans leur sagesse infinie, choisirent d’inclure le développement de l’esprit comme une part de ces règles de conduite. Ils savaient que sans exercice spirituel, une situation déséquilibrée se produirait si l’esprit et le corps dépassaient largement l’esprit.  En ces temps modernes, beaucoup d’amateur du Wing Chun négligent cette part vitale du système à la faveur de plus d’entraînement physique et/ou mental. Mais aussi longtemps que le troisième élément d’un artiste Martial bien équilibré sera sous développé, la vrai maitrise du système ne pourra jamais être atteinte.  Comme le plus dur des rocher peut être usé par le flux de l’eau, le plus robuste des hommes finira par succomber aux forces de la nature les plus douces.  Plus tôt il acceptera et adoptera le doux, plus tôt il pourra devenir complet et son Art cessera d’être en désaccord avec  sa vrai nature. Ca c’est l’esprit du WING CHUN !

 

 

L’HISTOIRE DU WING CHUN

L’HISTOIRE DU WING CHUN

Comme tous les styles classiques de Kung Fu Chinois, le système du Wing Chun peut retracer ses origines jusqu’au temple SIU LUM (SHAOLIN) situé sur le mont Sung dans la province Chinoise du HO NAN. Au cours du règne de la dynastie Ching (QING), aussi connue sous le nom d’empire Manchu, le temple est devenu un lieu de refuge pour les forces rebelles : les patriotes MING qui avaient juré de renverser le régime Ching instauré après avoir lui même renversé le bienveillant gouvernement Ming, précédemment au pouvoir. Le monastère SIU LUM offrait un refuge pour les patriotes qui s’identifiaient les uns les autres par l’utilisation d’un geste secret effectué avec les mains, depuis devenu étroitement lié avec le GUNG FU Chinois : la main gauche ouverte recevant le poing droit fermé. Ce geste était destiné à signifier à un observateur son appartenance à la cause rebelle en représentant d’une main l’image du soleil et de l’autre, celle de la lune, ces deux éléments composant le caractère chinois pour Ming. Ce système de signes de mains secret était très semblable à celui utilisé aujourd’hui par les gangs Américains pour représenter ou identifier certains membres du gang, mais il a été mis au point il ya plus de 300 ans !

Au fil du temps, les dirigeants mandchous comprirent la sympathie du temple SIU LUM pour  les patriotes Ming et l’aide qu’il leur apportait à cause de la trahison d’un moine nommé Ma Ling Yee. Celui-ci connaissait le point faible du temple et aida les Ching à y mettre le feu. Beaucoup de moines périrent dans l’incendie qui eut lieu environ en 1674 ap. JC,  mais parmi les survivants il y eut les « Cinq Sages » : JEE SEEN, FUNG DOH TAK, PAK MEI, MIU HEEN et la nonne Bouddhiste Ng MUI.

L’une des versions des origines du Wing Chun les plus largement acceptée est celle qui raconte que Ng Mui s’enfuit dans un endroit appelé Bock Hock Gwoon, le Temple « de la grue blanche » situé sur le mont Tai Leung. Lors d’une de ses fréquentes visites au village en contrebas, elle rencontra une belle jeune fille du nom de Yim Wing Chun qui, avec son père Yim Yee, vendait du fromage blanc de soja (tofu) dans ce village. Le tofu, étant un aliment de base végétarien, était à cette époque une nourriture commune pour les moines et les nonnes. Ng Mui devint alors une cliente régulière de Yim Wing Chun et de son père.

Au fil de leurs relations de plus en plus amicales Ng Mui apprit une certaine malveillance de la part d’un propriétaires foncier qui était attiré par la beauté de la jeune Yim Wing Chun, et qui réclamait sa main malgré le fait qu’elle avait déjà promis d’épouser un autre homme. Elle et son Père refusaient de permettre toute violation des fiançailles. Etant donné que le propriétaire, nommé Wong, avait déjà menacé Yim Wing Chun et son père de violences physiques, Ng Mui décida de prendre Yim Wing Chun comme étudiante et lui révéla le secret du système de combat complexe qu’elle avait maîtrisé au monastère : sa propre combinaison des techniques provenant des différents styles de Gung Fu enseignés au temple SIU LUM. Les techniques que Ng Mui avait choisi étaient celles qui misaient davantage sur la vitesse et l’agilité plutôt que sur la force musculaire. Ainsi, elle est réputée pour avoir largement puisé dans les formes du serpent et de la grue du Gung Fu Shaolin.

Après avoir appris assez du système de combat scientifique de Ng Mui pour assurer sa victoire, Yim Wing Chun retourna dans son village et, en utilisant ses récentes découvertes, elle défia et battit Wong à plate couture. Elle se maria ensuite comme il était prévu à Leung Bock Sau, et a continua à pratiquer et à améliorer le système de combat transmis par Ng Mui. Le style résultant fut nommé « Wing Chun Kuen » par son mari, en hommage aux améliorations et raffinements réalisés par Yim Wing Chun. Leung Bock Sau enseigna finalement le système à un homme appelé Leung Lon Gwai, qui, à son tour, transmit l’art à un artiste de l’Opéra chinois du nom de Wong Wa Boh dont la troupe était rassemblée sur un navire appelé le Hung Shuen, ou la « Jonque Rouge/le bateau rouge ». Par coïncidence, un des « cinq sages », Maître Jee Seen était compté parmi les membres de cette troupe et faisait clandestinement office de cuisinier sur le navire. Au cours de cette période, Maître Jee Seen instruisit un autre membre de la troupe, Leung Yee Tai, à l’utilisation de la longue perche. Après avoir maîtrisé la technique de la perche, Leung Yee Tai continua à apprendre l’art du Wing Chun Kuen auprès de son ami Wong Wa Boh. Plus tard, la technique de la perche que Leung Yee Tai avait appris de Jee Seen fut intégrée dans le système du Wing Chun, ajoutant le « Look Deem Boon » Gwun à l’art.

L’ art a ensuite été transmis de Leung Yee Tai à un médecin du village de Fatshan nommé Leung Jan dans la province de Kouangtong. Leung Jan gagna beaucoup de notoriété dans toute la province par ses talents de combattant habile car il mettait systématiquement en échec tous ses challengers. L’un des meilleurs élèves de Leung Jan était un homme du nom de Chan Wa Soon, dont le surnom était Wun Cheen Wa, qui se traduit par « Wa le changeur d’argent ». Il gagna ce surnom en tenant un bureau de change juste à côté de la pharmacie de Leung Jan à Fatshan.

Dans les années qui suivirent, Chan Wa Soon continua à enseigner le système Wing Chun dans Fatshan et devint même un chef instructeur en Arts Martiaux dans l’armée. Bien que septuagénaire, il loua le temple ancestral du clan Yip dans le but d’enseigner l’art du Wing Chun. Parmi ses nombreux élèves, un jeune homme de treize du nom de Yip Man commença à s’entraîner. Bien que Yip Man fut issu d’une famille aisée, il utilisa néanmoins l’argent de ses propres économies pour payer les frais de scolarité plutôt élevés facturés par le célèbre Maître Chan. Yip Man continua à s’entraîner sous la direction de Chan jusqu’à la mort de celui-ci. Yip Man avait alors seize ans. A cette époque, il quitta Fatshan et  déménagea à Hong Kong pour étudier dans une école européenne, Saint-Etienne, où il est dit qu’il mena et remporta de nombreux combats contre ses camarades européens.

Grâce à un ami, Yip Man fut présenté à un homme plus âgé qui avait la réputation d’être un très bon combattant de Gung Fu  et qui désirait le défier en combat. L’homme fut simplement présenté au jeune Yip comme « M. Leung ». Il connaissait la réputation de combattant de Yip Man mais savait aussi que le Maître Chan Wa Soon avait été son professeur de Wing Chun. Yip Man, étant préoccupé par le combat, ne pensa pas vraiment au fait que cet homme semblait en savoir un peu plus sur son compte. Mais après avoir été frappé solidement par l’homme, Yip apprit la véritable identité de celui-ci. Il n’était nul autre que Leung Bick, le fils de Leung Jan et son compagnon et frère d’entraînement dans la pratique du Gung Fu était Chan Wa Soon, le propre instructeur de Yip Man ! Yip Man commença à s’entraîner sous la direction de Leung Bick et apprit finalement l’intégralité du système tel qu’il avait été enseigné par Leung Jan à son fils. A l’âge de vingt quatre ans, Yip Man avait atteint un niveau de compétence très élevé dans l’art du Wing Chun. Il retourna ensuite dans son village natal de Fatshan, où il resta jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale. Lorsqu’il revint à Hong Kong il vécut dans la misère  par rapport à la vie aisée qu’il avait eu l’habitude de mener étant jeune.

En 1949, Yip Man commença à enseigner l’art du Wing Chun au publique. Connu comme le dernier héritier encore en vie du système en dehors de la Chine, Yip Man devint le Grand Maître du Wing Chun. Parmi les nombreux élèves de Yip on peut citer le jeune Bruce Lee qui réussit à obtenir une renommée et une notoriété mondiale. On peut aussi citer d’autres étudiants bien connus comme Ho Kam Ming, Tsui Seung Tin, le regretté Wong Shun Leung, Lee Sing, Leung Ting, le regretté Moy Yat, Wong Wing Gee et bien d’autres. Il a également formé ses deux fils, Yip Chun et Yip Ching. Ils sont tous les deux très actif dans l’enseignement de l’art de leur père au moment d’écrire ces lignes. En 1972, le Grand Maître Yip Man fut diagnostiqué comme ayant un cancer de la gorge. Bien qu’il combattit bravement les effets du cancer, il succomba finalement à la maladie mortelle le 2 décembre de la même année. Aujourd’hui, grâce aux efforts de Yip Man et à ses nombreux élèves, l’art du Wing Chun a prospéré dans le monde entier et ses adeptes continuent à augmenter en nombre.

 

 

LE SYSTEME DU WING CHUN

Traduction et adaptation du texte de Randy WILLIAMS par Brice AMIOT pour le CRCA FRANCE

Le système du GUNG FU WING CHUN classique est, par rapport à d’autres styles de GUNG FU Chinois, un style très simple en apparence avec un manque volontaire et flagrant de sauts acrobatiques, de mouvements en boucles extrêmes et de techniques embellies. Il s’agit d’un système construit sur des concepts scientifiques, basé sur le mouvement naturel du corps humain, et non sur les mouvements des animaux. L’ensemble du système est très complet, avec les mouvements d’une phase de développement contrant ceux d’une autre, ces mouvements sont eux même contrés par une troisième qui à son tour peut être surmontée par la première. Comme le jeu chinois en utilisant les positions des mains pour simuler le papier, les ciseaux et le caillou, il n’existe pas de technique de Wing Chun, qui ne peut être contrée par une autre . Un vieux proverbe du Wing Chun dit « Bock Gai, Bock Jeet », ou « Pour chaque attaque , il ya un contre ». Le système ne contient que trois formes à mains nues, une forme au  mannequin de bois et deux formes avec armes . Cela semble assez simple à ceux qui sont habitués à des styles de GUNG FU qui peuvent comprendre 72 formes à mains nues, et 36 avec armes ou plus. Cependant, même si les formes sont peu nombreuses et faciles à apprendre, les maîtriser exige de la patience, de la persévérance et de la détermination. Cette maîtrise est indispensable, car les formes du WING CHUN sont considérées comme les « clés du système ».

SIU LEEM TAU

La primière forme, appelée SIU LEEM TAU ou « La petite idée », enseigne à l’étudiant les mouvements de base de la main ainsi que de nombreux concepts, ou « Idées » du système. Le concept de la ligne centrale, l’épine dorsale du système est introduit, à ce stade, dans sa forme de base. Le stagiaire apprend simultanément la position de base avec la façon de se détendre en mouvement, à couler le poids du corps, à rester tranquille et à exercer la force correctement ainsi que les principes cachés derrière chacun des mouvements d’attaque et de défense de la forme. Une fois que ces qualités sont développées dans une certaine mesure, l’étudiant commence à apprendre les cinq formes de base du jeu de jambes (déplacements) appelé Ma Bo (« positions du cheval » ) et une série d’exercices pour développer une meilleure technique, la puissance, le timing et la structure d’angle. Il ou elle continue à pratiquer la forme SIU LEEM TAU et va commencer à développer les compétences intégrante d’un esprit clair, calme, découvrant l’importance de l’énergie coulée et de la « douceur », qui en Wing Chun signifie « la force souple ». A ce niveau, l’étudiant commence également une formation en CHEE SAU, ou « mains collantes », nommée ainsi en raison de la manière dont deux personnes accrochent leurs bras avec une énergie coulée et réciproque entre eux. Le premier éducatif d’entraînement aux mains collantes est connu sous le nom de CHEE DON SAU , ou « Single Sticky Hand » (simple main collante ou mains collantes à une main). Cela donne à l’étudiant de bonnes fondations dans le travail de la sensibilité (NDT : au contact de la peau) nommé en WING CHUN « GUM GOCK GING ». Il ya quatre grands types de « Single Sticky Hand » à maîtriser au niveau SIU LEEM TAU.

CHUM KIU

Une fois que l’élève a atteint des compétences dans tous les domaines décrits ci-dessus, il ou elle progresse ensuite dans la deuxième forme à mains nues du système. Cette forme est appelée Chum Kiu , ce qui signifie « Chercher le pont », mais le même terme peut également être interprété comme « le pont qui s’affaisse », le mot Chum est un homophone de deux mots chinois qui peut signifier soit « chercher » soit « couler ». Le terme « pont » signifie ici le contact entre deux personnes, mais plus précisément, l’avant-bras. Dans la forme Chum Kiu , l’étudiant est officiellement initié à la notion de retournement de position (NDT pivots) et à une variété d’exercices de déplacements et de variations de postures combinés sur la base des cinq positions mobiles MA BOH enseignées au niveau précédent. Il ou elle est également instruit plus en détail sur la théorie de la ligne centrale et plus particulièrement sur la ligne centrale horizontale, sur les lignes de blocage et les lignes d’attaque.

Dans CHUM KIU, les yeux sont formés à se concentrer rapidement et l’accent est mis sur le développement de l’énergie, tant à l’extérieur sous l’expression de torsions qu’à l’intérieur à travers l’apprentissage des méthodes d’accentuation de la circulation du CHI, ou énergie interne, émise en douceur vers les différentes parties du corps. A ce niveau, l’entraînement aux éducatifs importants tel que le LOP SAU, le MUN SAU et le SYEUNG CHEE SAU commence. Le concept du timing des mouvements par rapport à ceux d’un adversaire est étudié en détail. Les pièges de mains de plusieurs types sont exercés et aiguisés par les pratiquants du niveau CHUM KIU dans les exercices « d’attaques lentes ». Les Concepts de la Pyramide et de la Théories Yin / Yang sont analysés et discutés dans une atmosphère de classe, l’instructeur servant de conférencier, s’assurant que tous les élèves aient une compréhension intellectuelle approfondie de la logique cachée derrière ces concepts et derrière d’autres concepts du Wing Chun. Au cours de ces discussions, l’instructeur utilise un tableau pour expliquer une partie de la théorie, mais peut aussi établir une réelle comparaison avec des objets aussi variés qu’une boule de coton, une arme automatique, un plateau de service, une porte d’ouverture et de fermeture ou d’autres objets improbables aidant à illustrer différents points. Ce n’est pas un hasard. Au niveau CHUM KIU, l’étudiant en Wing Chun est capable de voir que tous les rouages du système sont clairement basés sur des faits et des principes logiques et concrets qui s’appliquent également à de nombreux objets du quotidien, ainsi qu’à des événements et des situations. Au niveau CHUM KIU, l’étudiant est également entraîné à différentes techniques de coups de pied du système, lesquelles sont caractérisées par leur sécheresse et leur rapidité. Un vieux proverbe au sujet de ces coups de pied dit « Gyeuk Moh Hoy Fot » ce qui signifie: « Un coup de pied ne rate jamais ». Les coups de pieds du Wing Chun vont rarement au-dessus du niveau de la taille et jamais au-dessus du niveau de la poitrine. Cela est dû à la structure économique du système et au danger inhérent (dans un contexte Wing Chun) de lever le pied lors d’un combat, une action qui automatiquement immobilise temporairement le « kicker ». Les coups de pied du Wing Chun peuvent être exécutés avec un blocage, une frappe ou un piège, ou une combinaison des deux. Pour développer cette compétence, l’élève est chargé de pratiquer certains exercices appris plus tôt consistant à insérer des coups de pie à des points stratégiques dans les cycles d’exercices éducatifs répétitifs.

 

Mook Yan Joang and Mui Fa Joang

Au moment où l’étudiant a atteint une maîtrise importante des deux premières formes à mains nues, il est prêt à commencer une formation officielle sur le Mook Yan Joang, le « poteau homme de bois » ou mannequin, qui aura déjà été utilisé par l’étudiant pour former ses mouvements de blocages de base et ses coups de pied, ainsi que pour durcir ses membres afin de les préparer au contact avec une autre personne dans les exercices à deux.

Le mannequin de bois est un poteau de taille humaine avec trois bras et une jambe fixés à des angles stratégiques et suspendu par deux traverses horizontales qui le traversent et sont ancrés sur deux montants verticaux. L’entraînement sur le Mook Yan Joang développe une capacité à libérer sa force en douceur dans un objet stationnaire. Certains autres thèmes développés au cours de cette phase sont la compréhension et l’utilisation de la ligne centrale, la capacité à «fermer l’espace », la faculté à couler d’un mouvement à l’autre, et à exprimer une application plus réaliste des mouvements des mains et des jambes. En raison de l’angle parfait de la structure du mannequin de bois et du son clair produit par les tenons carrés claquant contre les trous carrés quand il est frappé correctement, la moindre erreur dans la structure tend à être amplifiée et peut donc être immédiatement reconnue et corrigée.

La forme complète des mouvements du mannequin de bois, appelé Mook Yan Joang Fot Yut Ling Bot contient 108 techniques comme les formes à mains nues du WING CHUN, mais seuls les 60 premiers mouvements sont enseignés à l’étudiant à ce niveau de l’apprentissage.

Les 48 mouvement restants du mannequin ne pourront être appris qu’après avoir étudié complètement la phase suivante : BIU JEE. Ceci tout simplement parce que la Partie II de la forme est constituée de mouvements provenant de cette forme, qui n’ont pas encore été introduits par le SIU LEEM TAU ou le niveau CHUM KIU. De nombreuses techniques de coups de pied qui ne sont pas apparues dans la deuxième ou la troisième forme se trouvent dans cette moitié de la forme au mannequin de bois. Les balayages, les crochets de jambes, les techniques « d’aile » avec les jambes, les coups de genoux montants et autres manœuvres de jambe sont étudiées dans la Partie II de la forme au mannequin.

On apprend davantage par la pratique constante du Mook Yan Joang. Les élèves apprennent à diriger correctement la force, à garder le corps à une distance correcte du mannequin et à respecter le bon angle par rapport à la ligne centrale. L’énergie d’adhérer, ou CHEE GING est développée davantage comme le sont l’unité corporelle (Body Unity) et l’énergie de connexion (Gan Jeep Ging) tout en déplaçant la position à l’intérieur et à l’extérieur alors que les mains circulent vers le haut et vers le bas d’une part et d’autre du mannequin. La puissance de focalisation de l’oeil, appelé Ngon Ging, apprise au niveau CHUM KIU est mise en jeu du fait que les yeux restent constamment fixés sur la ligne centrale à travers les nombreux changements subtils et radicaux de la ligne qui ont lieu au cours de la forme.  Un autre outil de formation est présenté à l’élève au niveau Mook Yan Joang. Appelé Mui Fa Joang, ou « les poteaux fleur de prunier ». Il s’agit d’un ensemble de rondins de bois de 5 à 7 pouces de diamètre ancrés dans le sol et disposés en un motif pentagonal parfait avec un pieu au centre mort. La hauteur des poteaux peut varier de 1à 6 pieds en fonction de leur utilisation prévue. Différents types de jeux de jambes peuvent être pratiqués et perfectionnés à la fois au sommet des poteaux, sur les surfaces plates, et sur le terrain entre les poteaux. Les surfaces verticales des poteaux peuvent également être frappées avec les mains ou les pieds.

 

BIU JEE

Une fois que les 60 premiers mouvements de la forme au mannequin de bois peuvent être exécutés en douceur avec puissance et avec le respect d’une bonne structure, l’élève devient susceptible de recevoir l’enseignement de la forme BIU JEE « les doigts transperçant/jaillissant » dont la démonstration, même encore aujourd’hui dans notre société moderne, est toujours considérée comme un privilège par de nombreux Maîtres de Wing Chun. Comme un autre vieux proverbe du Wing Chun le dit, « Biu Jee Mm Chuet Moon »  « la forme BIU JEE ne doit pas sortir par la porte » ce qui signifie que les étrangers ne doivent pas recevoir ses secrets. Aujourd’hui, certains maîtres s’ouvrent de plus en plus dans l’intérêt de propager l’Art. Ceci est très heureux pour ceux d’entre nous qui n’auraient autrement pas été en mesure d’apprécier sa technique prodigieuse et hautement sophistiquée. En plus d’avoir rempli les conditions nécessaires du SIU LEEM TAU, CHUM KIU et de la partie I de la forme Mook Yan Joang avec tous leurs exercices et leurs techniques connexes, l’étudiant doit également être digne d’une telle connaissances et doit constamment affiché le sens de la responsabilité requis. Cela signifie non seulement la maîtrise de soi et la confiance, mais aussi la patience, la loyauté envers l’école et la capacité de s’entendre avec les autres étudiants, l’abstention de combats ou l’abus quel qu’il soit de la connaissance des concepts et principes du Wing Chun. Si l’instructeur estime que l’étudiant a satisfait à ces critères, il ou elle sera invité à se joindre à un groupe composé d’une sélection des meilleurs étudiants de l’école afin de s’entraîner à un niveau supérieur.

Au niveau BIU JEE, l’étudiant commence un entraînement formel au CHEE GYEUK ou la technique du « pied qui adhère ». Le pied qui adhère est une forme de combat de jambes qui cherchent à se contrôler ayant différents modes de pratique et plusieurs éducatifs variés ainsi qu’une forme libre nommée « double pied qui adhère » dans laquelle les réflexes spontanés des jambes sont développés de la même manière que ceux des mains.

L’entraînement au CHEE GYEUK de niveau BIU JEE  englobe également le combat au sol – DAY HA CHEE GYEUK, qui enseigne au combattant de Wing Chun à attaquer et à se défendre lorsque l’un ou les deux combattants vont à terre. Les coups de pied sont pratiqués à partir d’une position couchée, orientés vers le haut en direction d’un adversaire debout. Divers techniques de lutte, de clés, d’étranglements/étouffements, de mouvements de frappes et de pièges auparavant appliqués à partir d’ une position de combat debout sont étudiés, au niveau BIU JEE, pour être appliquées à partir d’une position couchée sur le sol. L’étudiant est également formé aux renversements, aux contres et aux évasions à partir de diverses situations que l’on trouve souvent en grappling (lutte). En combat au sol en Wing Chun, le terrain lui-même peut également être utilisé comme une arme. Le combattant de Wing Chun est formé à écraser la tête, le coude, le genou, la main ou le pied de l’adversaire dans le sol, ou à plaquer la main ou le pied de l’ennemi au sol en se penchant, en appuyant ou en marchant dessus tout en pliant le membre dans le sens opposé à la flexion naturelle de l’articulations.

La formation en CHEE SAU (mains collantes) est également approfondie à ce niveau. Par exemple, les exercices de combat GWOH SAU peuvent être exécutés en bandant les yeux d’un ou des deux pratiquants. La pratique des mains collantes avec de multiples partenaires au niveau BIU JEE aide à préparer les l’élèves à la possibilité d’être confronté à plusieurs attaquants dans une situation de combat réel. L’accent est davantage placé sur l’amélioration des capacités à fermer et à quitter l’écart – attaquant et défendant à partir d’une position ou les deux combattants sont éloignés sans contact du pont. Cet entraînement, connu sous le nom de LUT SAU CHEE SAU, peut être combiné avec la technique de CHEE GYEUK pour créer LUT SAU CHEE GYEUK – terminologie du combat libre avec les mains et les pieds en WING CHUN.

 

D’autres thèmes de développement de BIU JEE sont les exercices internes et externes nommés HAY GOANG (CHI KUNG, QIGONG) et TEET SA JYEUNG (paume de fer). Le premier entraîne et améliore l’habilité à faire circuler et à diriger le flot du CHI, permettant l’expression de techniques plus puissantes et plus explosives, tandis que le second développe les os, les muscles, les tendons et les vaisseaux sanguins des mains dans le but de les renforcer et de les endurcir. Ceci est important car, au niveau BIU JEE, l’élève est capable de générer une quantité importante de force « en coup de fouet » (whipping power/BAU JA GING) avec les mains et elles doivent être assez fortes pour résister à l’impact de leur puissance potentielle.

Les étudiants de BIU JEE sont encouragés à plonger plus profondément dans les théories cachées derrière le système et à se préparer à devenir des instructeurs de l’Art. Cela implique qu’ils doivent être complètement familiarisés avec tous les aspects du Wing Chun, à la fois physiques et mentaux et avoir développé leur spiritualité. Un vrai maître de Wing Chun doit faire preuve de compassion, en aidant les handicapés, les personnes âgées et les pauvres. Il ou elle doit toujours s’efforcer d’être compétent, humble, respectueux et non-violent, établissant ainsi un bon exemple pour tous les autres étudiants de Wing Chun.

LES ARMES

Après avoir atteint un niveau important de développement sous la forme BIU JEE et dans l’ensemble des connaissances supplémentaires décrites précédemment, l’étudiant est prêt à passer à l’entraînement aux armes. Le système du Wing Chun ne dispose que de deux formes d’armes – le « Look Deem Boon » Gwun (la perche de « six points et demi ») et le « Bot » Jom Doh (les sabres papillons tranchant « huit »). L’histoire du WING CHUN nous dit que ces deux armes ont été introduites dans le système par Wong Wah Bo et Leung Yee Tai, deux ancêtres de la lignée du WING CHUN, acteurs de l’opéra chinois et compétents dans l’utilisation de nombreux types d’épées, couteaux, lances et autres armes anciennes de Chine. Comme toutes les autres Wing Chun Kuen (formes), les enchaînements avec armes contiennent de courtes séquences dans la séquence totale conçus pour aider à passer d’un mouvement à l’autre d’une manière coulée et à proposer des combinaisons possibles de techniques à partir desquelles des combinaisons de principes peuvent être déterminés. La plupart de ces fragments sont constitués de trois mouvements, car il s’agit du nombre de mouvements exprimant un enchaînement « coulé » dans le système. Une fois que le combattant de Wing Chun a attaqué, il poursuit généralement son attaque de manière coulée avec deux mouvements offensifs supplémentaires. Ce «flux» est développé et amélioré au moyen de formes /exercices pratiques. Un vieux proverbe du WING CHUN dit : « Som Jtu Chat Doh » – « Exécutez trois mouvements à la fois ».

 

Dans sa formation au « LOOK DEEM BOON », l’étudiant apprend les mouvements d’attaque et de défense avec l’arme. Certains de ces mouvements sont combinés avec des déplacements avec lesquels l’étudiant s’est déjà familiarisé au fil du temps, cependant, certains déplacements, dans les formes avec armes, sont uniques, propres à ces formes et rarement vus en combat à mains nues. Dans la forme à la perche, les positions et les déplacements sont généralement plus bas que ceux des formes à mains nues afin de compenser l’ajout du poids et l’élan de l’arme, et également pour renforcer les jambes tandis que les bras et le haut du corps sont renforcés par le balancier et la pression de la perche. Certains mouvements de la forme « LOOK DEEM BOON » GWUN obligent l’étudiant à manier la perche de haut en bas ou en travers du corps verticalement, horizontalement ou en diagonale. L’action des maniements toniques des poignets et des bras développés par ces mouvements est appelée NGAHN GING, « énergie élastique » et peut très bien être appliquée aux techniques à mains nues. Similairement, le travail avec les lourds « BOT » JOM DOH développe le poignet, l’avant-bras et la force de saisie des doigts tout au long de l’entraînement aux mouvements basiques d’attaque et de défense avec les couteaux. Beaucoup de mouvements et techniques de la forme à la perche peuvent être appliqués en situation de lutte ainsi qu’en combat au sol lorsque le bras tendu, la jambe ou d’autres parties du corps de l’adversaire sont traitées comme la perche et manipulées de façon similaire.

Les deux formes avec armes sont composées de mouvements basés en grande partie sur les mêmes principes que les formes à mains nues, avec certains ajustements effectués pour la structure de l’arme, le transfert et la concentration de la force dans une zone plus petite telle que l’extrémité de la perche ou le tranchant d’un couteau. Au cours de la période pendant laquelle la formation avec les armes est introduite, l’élève en WING CHUN CRCA est également chargé d’utiliser un anneau de rotin qui peut être placé sur les avant-bras lors de la pratique du « shadowboxing », encourageant l’étudiant à appliquer des mouvements de roulements circulaires fluides à sa technique et à améliorer également la possibilité de couler en douceur d’un mouvement à l’autre.


LA PHASE D’IMPROVISATION

Comme mentionné précédemment, le Wing Chun est un art chinois classique et de ce fait, il a des racines très traditionnels. Mais au sein de sa structure il y a une énorme part de liberté dans l’expression des techniques et des principes du système. Une fois que ces éléments sont totalement maîtrisés, ils sont toujours « aux bouts des doigts du combattant » (NDT intégrés par le combattant) et peuvent être exprimés comme vous le souhaitez, de multiples façons. Ce n’est en aucun cas un nouveau concept. Cette liberté au sein d’une structure d’un système de combat est aussi vieille que le GUNG FU lui-même.

Lorsqu’un combattant de WING CHUN aguerri est observée en sparring (combat libre à l’entraînement), mains collantes ou combat réel, les techniques qui ne semblent pas venir du système ne manqueront pas de surgir. Ces techniques peuvent ne pas être trouvés dans l’ensemble des formes, mais être des extrapolations logiques des principes contenus dans ces formes mélangés avec les réactions instinctives développées par la pratique répétée des exercices qui accompagnent chacune d’entre elles. Cette émergence d’un « système de combat personnel » peut être renvoyé à une sorte de stade « d’improvisation ». A ce stade de développement, le combattant de WING CHUN s’appuiera sur l’ensemble des connaissances acquises à chaque niveau ainsi que sur son expérience personnelle. Il ou elle peut sembler «inventer» des techniques, mais il ou elle utilise simplement des combinaisons rarement vues des principes, ce qui a été fait par beaucoup d’autres pratiquants avant eux qui avaient été aussi bien entraînés aux formes classiques.

La plupart des interprétations des principes et techniques du Wing Chun qui ont été « découverts » par l’auteur et démontrés dans ses ouvrages sont le résultats d’une formation approfondie effectuée sur de nombreuses années. Des exemples de ces mouvements hybrides qui font désormais partie intégrante du WING CHUN CRCA seront vus dans de nombreuses applications dans les pages à venir. Ceux qui se considèrent comme strictement « classicistes » peuvent froncer les sourcils face à la libre interprétation de ces techniques et principes, mais même dans les proverbes de la chronique de la traditionnelle sagesse classique du Wing Chun, on nous dit que « les techniques du Wing Chun sont illimitées dans leur applications ». Ceci est auto-explicatif.

 

L’idée de liberté au sein d’une structure peut être vu dans le jeu d’échecs. Bien qu’il existe des règles strictes de mouvement et d’utilisation qui s’appliquent différemment pour chaque pièces du jeu, il y a une complète liberté pour utiliser ces pièces comme on l’entend. Selon sa stratégie, son expérience et ses compétences, un joueur peut capturer une pièce de l’autre joueur grâce à un piège constitué d’un ensemble de nombreux coups préparés à l’avance. De la même manière, un combattant de Wing Chun peut utiliser n’importe quelle technique combinée à tout principe et tout déplacement nécessaire à la situation. Avec toutes les « pièces du puzzle » de chaque niveau de développement à sa disposition, le pratiquant du style Wing Chun peut être complètement libre de choisir le meilleur mouvement pour les circonstances, sans être limité dans son choix. C’est la liberté née de la structure qui ne peut pas être atteinte en Wing Chun sans l’étude et la pratique des formes,  les « clés du système ».

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