Traduction et adaptation du texte de Randy WILLIAMS par Brice AMIOT pour le CRCA FRANCE
Le système du GUNG FU WING CHUN classique est, par rapport à d’autres styles de GUNG FU Chinois, un style très simple en apparence avec un manque volontaire et flagrant de sauts acrobatiques, de mouvements en boucles extrêmes et de techniques embellies. Il s’agit d’un système construit sur des concepts scientifiques, basé sur le mouvement naturel du corps humain, et non sur les mouvements des animaux. L’ensemble du système est très complet, avec les mouvements d’une phase de développement contrant ceux d’une autre, ces mouvements sont eux même contrés par une troisième qui à son tour peut être surmontée par la première. Comme le jeu chinois en utilisant les positions des mains pour simuler le papier, les ciseaux et le caillou, il n’existe pas de technique de Wing Chun, qui ne peut être contrée par une autre . Un vieux proverbe du Wing Chun dit « Bock Gai, Bock Jeet », ou « Pour chaque attaque , il ya un contre ». Le système ne contient que trois formes à mains nues, une forme au mannequin de bois et deux formes avec armes . Cela semble assez simple à ceux qui sont habitués à des styles de GUNG FU qui peuvent comprendre 72 formes à mains nues, et 36 avec armes ou plus. Cependant, même si les formes sont peu nombreuses et faciles à apprendre, les maîtriser exige de la patience, de la persévérance et de la détermination. Cette maîtrise est indispensable, car les formes du WING CHUN sont considérées comme les « clés du système ».
SIU LEEM TAU
La primière forme, appelée SIU LEEM TAU ou « La petite idée », enseigne à l’étudiant les mouvements de base de la main ainsi que de nombreux concepts, ou « Idées » du système. Le concept de la ligne centrale, l’épine dorsale du système est introduit, à ce stade, dans sa forme de base. Le stagiaire apprend simultanément la position de base avec la façon de se détendre en mouvement, à couler le poids du corps, à rester tranquille et à exercer la force correctement ainsi que les principes cachés derrière chacun des mouvements d’attaque et de défense de la forme. Une fois que ces qualités sont développées dans une certaine mesure, l’étudiant commence à apprendre les cinq formes de base du jeu de jambes (déplacements) appelé Ma Bo (« positions du cheval » ) et une série d’exercices pour développer une meilleure technique, la puissance, le timing et la structure d’angle. Il ou elle continue à pratiquer la forme SIU LEEM TAU et va commencer à développer les compétences intégrante d’un esprit clair, calme, découvrant l’importance de l’énergie coulée et de la « douceur », qui en Wing Chun signifie « la force souple ». A ce niveau, l’étudiant commence également une formation en CHEE SAU, ou « mains collantes », nommée ainsi en raison de la manière dont deux personnes accrochent leurs bras avec une énergie coulée et réciproque entre eux. Le premier éducatif d’entraînement aux mains collantes est connu sous le nom de CHEE DON SAU , ou « Single Sticky Hand » (simple main collante ou mains collantes à une main). Cela donne à l’étudiant de bonnes fondations dans le travail de la sensibilité (NDT : au contact de la peau) nommé en WING CHUN « GUM GOCK GING ». Il ya quatre grands types de « Single Sticky Hand » à maîtriser au niveau SIU LEEM TAU.
CHUM KIU
Une fois que l’élève a atteint des compétences dans tous les domaines décrits ci-dessus, il ou elle progresse ensuite dans la deuxième forme à mains nues du système. Cette forme est appelée Chum Kiu , ce qui signifie « Chercher le pont », mais le même terme peut également être interprété comme « le pont qui s’affaisse », le mot Chum est un homophone de deux mots chinois qui peut signifier soit « chercher » soit « couler ». Le terme « pont » signifie ici le contact entre deux personnes, mais plus précisément, l’avant-bras. Dans la forme Chum Kiu , l’étudiant est officiellement initié à la notion de retournement de position (NDT pivots) et à une variété d’exercices de déplacements et de variations de postures combinés sur la base des cinq positions mobiles MA BOH enseignées au niveau précédent. Il ou elle est également instruit plus en détail sur la théorie de la ligne centrale et plus particulièrement sur la ligne centrale horizontale, sur les lignes de blocage et les lignes d’attaque.
Dans CHUM KIU, les yeux sont formés à se concentrer rapidement et l’accent est mis sur le développement de l’énergie, tant à l’extérieur sous l’expression de torsions qu’à l’intérieur à travers l’apprentissage des méthodes d’accentuation de la circulation du CHI, ou énergie interne, émise en douceur vers les différentes parties du corps. A ce niveau, l’entraînement aux éducatifs importants tel que le LOP SAU, le MUN SAU et le SYEUNG CHEE SAU commence. Le concept du timing des mouvements par rapport à ceux d’un adversaire est étudié en détail. Les pièges de mains de plusieurs types sont exercés et aiguisés par les pratiquants du niveau CHUM KIU dans les exercices « d’attaques lentes ». Les Concepts de la Pyramide et de la Théories Yin / Yang sont analysés et discutés dans une atmosphère de classe, l’instructeur servant de conférencier, s’assurant que tous les élèves aient une compréhension intellectuelle approfondie de la logique cachée derrière ces concepts et derrière d’autres concepts du Wing Chun. Au cours de ces discussions, l’instructeur utilise un tableau pour expliquer une partie de la théorie, mais peut aussi établir une réelle comparaison avec des objets aussi variés qu’une boule de coton, une arme automatique, un plateau de service, une porte d’ouverture et de fermeture ou d’autres objets improbables aidant à illustrer différents points. Ce n’est pas un hasard. Au niveau CHUM KIU, l’étudiant en Wing Chun est capable de voir que tous les rouages du système sont clairement basés sur des faits et des principes logiques et concrets qui s’appliquent également à de nombreux objets du quotidien, ainsi qu’à des événements et des situations. Au niveau CHUM KIU, l’étudiant est également entraîné à différentes techniques de coups de pied du système, lesquelles sont caractérisées par leur sécheresse et leur rapidité. Un vieux proverbe au sujet de ces coups de pied dit « Gyeuk Moh Hoy Fot » ce qui signifie: « Un coup de pied ne rate jamais ». Les coups de pieds du Wing Chun vont rarement au-dessus du niveau de la taille et jamais au-dessus du niveau de la poitrine. Cela est dû à la structure économique du système et au danger inhérent (dans un contexte Wing Chun) de lever le pied lors d’un combat, une action qui automatiquement immobilise temporairement le « kicker ». Les coups de pied du Wing Chun peuvent être exécutés avec un blocage, une frappe ou un piège, ou une combinaison des deux. Pour développer cette compétence, l’élève est chargé de pratiquer certains exercices appris plus tôt consistant à insérer des coups de pie à des points stratégiques dans les cycles d’exercices éducatifs répétitifs.
Mook Yan Joang and Mui Fa Joang
Au moment où l’étudiant a atteint une maîtrise importante des deux premières formes à mains nues, il est prêt à commencer une formation officielle sur le Mook Yan Joang, le « poteau homme de bois » ou mannequin, qui aura déjà été utilisé par l’étudiant pour former ses mouvements de blocages de base et ses coups de pied, ainsi que pour durcir ses membres afin de les préparer au contact avec une autre personne dans les exercices à deux.
Le mannequin de bois est un poteau de taille humaine avec trois bras et une jambe fixés à des angles stratégiques et suspendu par deux traverses horizontales qui le traversent et sont ancrés sur deux montants verticaux. L’entraînement sur le Mook Yan Joang développe une capacité à libérer sa force en douceur dans un objet stationnaire. Certains autres thèmes développés au cours de cette phase sont la compréhension et l’utilisation de la ligne centrale, la capacité à «fermer l’espace », la faculté à couler d’un mouvement à l’autre, et à exprimer une application plus réaliste des mouvements des mains et des jambes. En raison de l’angle parfait de la structure du mannequin de bois et du son clair produit par les tenons carrés claquant contre les trous carrés quand il est frappé correctement, la moindre erreur dans la structure tend à être amplifiée et peut donc être immédiatement reconnue et corrigée.
La forme complète des mouvements du mannequin de bois, appelé Mook Yan Joang Fot Yut Ling Bot contient 108 techniques comme les formes à mains nues du WING CHUN, mais seuls les 60 premiers mouvements sont enseignés à l’étudiant à ce niveau de l’apprentissage.
Les 48 mouvement restants du mannequin ne pourront être appris qu’après avoir étudié complètement la phase suivante : BIU JEE. Ceci tout simplement parce que la Partie II de la forme est constituée de mouvements provenant de cette forme, qui n’ont pas encore été introduits par le SIU LEEM TAU ou le niveau CHUM KIU. De nombreuses techniques de coups de pied qui ne sont pas apparues dans la deuxième ou la troisième forme se trouvent dans cette moitié de la forme au mannequin de bois. Les balayages, les crochets de jambes, les techniques « d’aile » avec les jambes, les coups de genoux montants et autres manœuvres de jambe sont étudiées dans la Partie II de la forme au mannequin.
On apprend davantage par la pratique constante du Mook Yan Joang. Les élèves apprennent à diriger correctement la force, à garder le corps à une distance correcte du mannequin et à respecter le bon angle par rapport à la ligne centrale. L’énergie d’adhérer, ou CHEE GING est développée davantage comme le sont l’unité corporelle (Body Unity) et l’énergie de connexion (Gan Jeep Ging) tout en déplaçant la position à l’intérieur et à l’extérieur alors que les mains circulent vers le haut et vers le bas d’une part et d’autre du mannequin. La puissance de focalisation de l’oeil, appelé Ngon Ging, apprise au niveau CHUM KIU est mise en jeu du fait que les yeux restent constamment fixés sur la ligne centrale à travers les nombreux changements subtils et radicaux de la ligne qui ont lieu au cours de la forme. Un autre outil de formation est présenté à l’élève au niveau Mook Yan Joang. Appelé Mui Fa Joang, ou « les poteaux fleur de prunier ». Il s’agit d’un ensemble de rondins de bois de 5 à 7 pouces de diamètre ancrés dans le sol et disposés en un motif pentagonal parfait avec un pieu au centre mort. La hauteur des poteaux peut varier de 1à 6 pieds en fonction de leur utilisation prévue. Différents types de jeux de jambes peuvent être pratiqués et perfectionnés à la fois au sommet des poteaux, sur les surfaces plates, et sur le terrain entre les poteaux. Les surfaces verticales des poteaux peuvent également être frappées avec les mains ou les pieds.
BIU JEE
Une fois que les 60 premiers mouvements de la forme au mannequin de bois peuvent être exécutés en douceur avec puissance et avec le respect d’une bonne structure, l’élève devient susceptible de recevoir l’enseignement de la forme BIU JEE « les doigts transperçant/jaillissant » dont la démonstration, même encore aujourd’hui dans notre société moderne, est toujours considérée comme un privilège par de nombreux Maîtres de Wing Chun. Comme un autre vieux proverbe du Wing Chun le dit, « Biu Jee Mm Chuet Moon » « la forme BIU JEE ne doit pas sortir par la porte » ce qui signifie que les étrangers ne doivent pas recevoir ses secrets. Aujourd’hui, certains maîtres s’ouvrent de plus en plus dans l’intérêt de propager l’Art. Ceci est très heureux pour ceux d’entre nous qui n’auraient autrement pas été en mesure d’apprécier sa technique prodigieuse et hautement sophistiquée. En plus d’avoir rempli les conditions nécessaires du SIU LEEM TAU, CHUM KIU et de la partie I de la forme Mook Yan Joang avec tous leurs exercices et leurs techniques connexes, l’étudiant doit également être digne d’une telle connaissances et doit constamment affiché le sens de la responsabilité requis. Cela signifie non seulement la maîtrise de soi et la confiance, mais aussi la patience, la loyauté envers l’école et la capacité de s’entendre avec les autres étudiants, l’abstention de combats ou l’abus quel qu’il soit de la connaissance des concepts et principes du Wing Chun. Si l’instructeur estime que l’étudiant a satisfait à ces critères, il ou elle sera invité à se joindre à un groupe composé d’une sélection des meilleurs étudiants de l’école afin de s’entraîner à un niveau supérieur.
Au niveau BIU JEE, l’étudiant commence un entraînement formel au CHEE GYEUK ou la technique du « pied qui adhère ». Le pied qui adhère est une forme de combat de jambes qui cherchent à se contrôler ayant différents modes de pratique et plusieurs éducatifs variés ainsi qu’une forme libre nommée « double pied qui adhère » dans laquelle les réflexes spontanés des jambes sont développés de la même manière que ceux des mains.
L’entraînement au CHEE GYEUK de niveau BIU JEE englobe également le combat au sol – DAY HA CHEE GYEUK, qui enseigne au combattant de Wing Chun à attaquer et à se défendre lorsque l’un ou les deux combattants vont à terre. Les coups de pied sont pratiqués à partir d’une position couchée, orientés vers le haut en direction d’un adversaire debout. Divers techniques de lutte, de clés, d’étranglements/étouffements, de mouvements de frappes et de pièges auparavant appliqués à partir d’ une position de combat debout sont étudiés, au niveau BIU JEE, pour être appliquées à partir d’une position couchée sur le sol. L’étudiant est également formé aux renversements, aux contres et aux évasions à partir de diverses situations que l’on trouve souvent en grappling (lutte). En combat au sol en Wing Chun, le terrain lui-même peut également être utilisé comme une arme. Le combattant de Wing Chun est formé à écraser la tête, le coude, le genou, la main ou le pied de l’adversaire dans le sol, ou à plaquer la main ou le pied de l’ennemi au sol en se penchant, en appuyant ou en marchant dessus tout en pliant le membre dans le sens opposé à la flexion naturelle de l’articulations.
La formation en CHEE SAU (mains collantes) est également approfondie à ce niveau. Par exemple, les exercices de combat GWOH SAU peuvent être exécutés en bandant les yeux d’un ou des deux pratiquants. La pratique des mains collantes avec de multiples partenaires au niveau BIU JEE aide à préparer les l’élèves à la possibilité d’être confronté à plusieurs attaquants dans une situation de combat réel. L’accent est davantage placé sur l’amélioration des capacités à fermer et à quitter l’écart – attaquant et défendant à partir d’une position ou les deux combattants sont éloignés sans contact du pont. Cet entraînement, connu sous le nom de LUT SAU CHEE SAU, peut être combiné avec la technique de CHEE GYEUK pour créer LUT SAU CHEE GYEUK – terminologie du combat libre avec les mains et les pieds en WING CHUN.
D’autres thèmes de développement de BIU JEE sont les exercices internes et externes nommés HAY GOANG (CHI KUNG, QIGONG) et TEET SA JYEUNG (paume de fer). Le premier entraîne et améliore l’habilité à faire circuler et à diriger le flot du CHI, permettant l’expression de techniques plus puissantes et plus explosives, tandis que le second développe les os, les muscles, les tendons et les vaisseaux sanguins des mains dans le but de les renforcer et de les endurcir. Ceci est important car, au niveau BIU JEE, l’élève est capable de générer une quantité importante de force « en coup de fouet » (whipping power/BAU JA GING) avec les mains et elles doivent être assez fortes pour résister à l’impact de leur puissance potentielle.
Les étudiants de BIU JEE sont encouragés à plonger plus profondément dans les théories cachées derrière le système et à se préparer à devenir des instructeurs de l’Art. Cela implique qu’ils doivent être complètement familiarisés avec tous les aspects du Wing Chun, à la fois physiques et mentaux et avoir développé leur spiritualité. Un vrai maître de Wing Chun doit faire preuve de compassion, en aidant les handicapés, les personnes âgées et les pauvres. Il ou elle doit toujours s’efforcer d’être compétent, humble, respectueux et non-violent, établissant ainsi un bon exemple pour tous les autres étudiants de Wing Chun.
LES ARMES
Après avoir atteint un niveau important de développement sous la forme BIU JEE et dans l’ensemble des connaissances supplémentaires décrites précédemment, l’étudiant est prêt à passer à l’entraînement aux armes. Le système du Wing Chun ne dispose que de deux formes d’armes – le « Look Deem Boon » Gwun (la perche de « six points et demi ») et le « Bot » Jom Doh (les sabres papillons tranchant « huit »). L’histoire du WING CHUN nous dit que ces deux armes ont été introduites dans le système par Wong Wah Bo et Leung Yee Tai, deux ancêtres de la lignée du WING CHUN, acteurs de l’opéra chinois et compétents dans l’utilisation de nombreux types d’épées, couteaux, lances et autres armes anciennes de Chine. Comme toutes les autres Wing Chun Kuen (formes), les enchaînements avec armes contiennent de courtes séquences dans la séquence totale conçus pour aider à passer d’un mouvement à l’autre d’une manière coulée et à proposer des combinaisons possibles de techniques à partir desquelles des combinaisons de principes peuvent être déterminés. La plupart de ces fragments sont constitués de trois mouvements, car il s’agit du nombre de mouvements exprimant un enchaînement « coulé » dans le système. Une fois que le combattant de Wing Chun a attaqué, il poursuit généralement son attaque de manière coulée avec deux mouvements offensifs supplémentaires. Ce «flux» est développé et amélioré au moyen de formes /exercices pratiques. Un vieux proverbe du WING CHUN dit : « Som Jtu Chat Doh » – « Exécutez trois mouvements à la fois ».
Dans sa formation au « LOOK DEEM BOON », l’étudiant apprend les mouvements d’attaque et de défense avec l’arme. Certains de ces mouvements sont combinés avec des déplacements avec lesquels l’étudiant s’est déjà familiarisé au fil du temps, cependant, certains déplacements, dans les formes avec armes, sont uniques, propres à ces formes et rarement vus en combat à mains nues. Dans la forme à la perche, les positions et les déplacements sont généralement plus bas que ceux des formes à mains nues afin de compenser l’ajout du poids et l’élan de l’arme, et également pour renforcer les jambes tandis que les bras et le haut du corps sont renforcés par le balancier et la pression de la perche. Certains mouvements de la forme « LOOK DEEM BOON » GWUN obligent l’étudiant à manier la perche de haut en bas ou en travers du corps verticalement, horizontalement ou en diagonale. L’action des maniements toniques des poignets et des bras développés par ces mouvements est appelée NGAHN GING, « énergie élastique » et peut très bien être appliquée aux techniques à mains nues. Similairement, le travail avec les lourds « BOT » JOM DOH développe le poignet, l’avant-bras et la force de saisie des doigts tout au long de l’entraînement aux mouvements basiques d’attaque et de défense avec les couteaux. Beaucoup de mouvements et techniques de la forme à la perche peuvent être appliqués en situation de lutte ainsi qu’en combat au sol lorsque le bras tendu, la jambe ou d’autres parties du corps de l’adversaire sont traitées comme la perche et manipulées de façon similaire.
Les deux formes avec armes sont composées de mouvements basés en grande partie sur les mêmes principes que les formes à mains nues, avec certains ajustements effectués pour la structure de l’arme, le transfert et la concentration de la force dans une zone plus petite telle que l’extrémité de la perche ou le tranchant d’un couteau. Au cours de la période pendant laquelle la formation avec les armes est introduite, l’élève en WING CHUN CRCA est également chargé d’utiliser un anneau de rotin qui peut être placé sur les avant-bras lors de la pratique du « shadowboxing », encourageant l’étudiant à appliquer des mouvements de roulements circulaires fluides à sa technique et à améliorer également la possibilité de couler en douceur d’un mouvement à l’autre.
LA PHASE D’IMPROVISATION
Comme mentionné précédemment, le Wing Chun est un art chinois classique et de ce fait, il a des racines très traditionnels. Mais au sein de sa structure il y a une énorme part de liberté dans l’expression des techniques et des principes du système. Une fois que ces éléments sont totalement maîtrisés, ils sont toujours « aux bouts des doigts du combattant » (NDT intégrés par le combattant) et peuvent être exprimés comme vous le souhaitez, de multiples façons. Ce n’est en aucun cas un nouveau concept. Cette liberté au sein d’une structure d’un système de combat est aussi vieille que le GUNG FU lui-même.
Lorsqu’un combattant de WING CHUN aguerri est observée en sparring (combat libre à l’entraînement), mains collantes ou combat réel, les techniques qui ne semblent pas venir du système ne manqueront pas de surgir. Ces techniques peuvent ne pas être trouvés dans l’ensemble des formes, mais être des extrapolations logiques des principes contenus dans ces formes mélangés avec les réactions instinctives développées par la pratique répétée des exercices qui accompagnent chacune d’entre elles. Cette émergence d’un « système de combat personnel » peut être renvoyé à une sorte de stade « d’improvisation ». A ce stade de développement, le combattant de WING CHUN s’appuiera sur l’ensemble des connaissances acquises à chaque niveau ainsi que sur son expérience personnelle. Il ou elle peut sembler «inventer» des techniques, mais il ou elle utilise simplement des combinaisons rarement vues des principes, ce qui a été fait par beaucoup d’autres pratiquants avant eux qui avaient été aussi bien entraînés aux formes classiques.
La plupart des interprétations des principes et techniques du Wing Chun qui ont été « découverts » par l’auteur et démontrés dans ses ouvrages sont le résultats d’une formation approfondie effectuée sur de nombreuses années. Des exemples de ces mouvements hybrides qui font désormais partie intégrante du WING CHUN CRCA seront vus dans de nombreuses applications dans les pages à venir. Ceux qui se considèrent comme strictement « classicistes » peuvent froncer les sourcils face à la libre interprétation de ces techniques et principes, mais même dans les proverbes de la chronique de la traditionnelle sagesse classique du Wing Chun, on nous dit que « les techniques du Wing Chun sont illimitées dans leur applications ». Ceci est auto-explicatif.
L’idée de liberté au sein d’une structure peut être vu dans le jeu d’échecs. Bien qu’il existe des règles strictes de mouvement et d’utilisation qui s’appliquent différemment pour chaque pièces du jeu, il y a une complète liberté pour utiliser ces pièces comme on l’entend. Selon sa stratégie, son expérience et ses compétences, un joueur peut capturer une pièce de l’autre joueur grâce à un piège constitué d’un ensemble de nombreux coups préparés à l’avance. De la même manière, un combattant de Wing Chun peut utiliser n’importe quelle technique combinée à tout principe et tout déplacement nécessaire à la situation. Avec toutes les « pièces du puzzle » de chaque niveau de développement à sa disposition, le pratiquant du style Wing Chun peut être complètement libre de choisir le meilleur mouvement pour les circonstances, sans être limité dans son choix. C’est la liberté née de la structure qui ne peut pas être atteinte en Wing Chun sans l’étude et la pratique des formes, les « clés du système ».