L’HISTOIRE DU WING CHUN

L’HISTOIRE DU WING CHUN

Comme tous les styles classiques de Kung Fu Chinois, le système du Wing Chun peut retracer ses origines jusqu’au temple SIU LUM (SHAOLIN) situé sur le mont Sung dans la province Chinoise du HO NAN. Au cours du règne de la dynastie Ching (QING), aussi connue sous le nom d’empire Manchu, le temple est devenu un lieu de refuge pour les forces rebelles : les patriotes MING qui avaient juré de renverser le régime Ching instauré après avoir lui même renversé le bienveillant gouvernement Ming, précédemment au pouvoir. Le monastère SIU LUM offrait un refuge pour les patriotes qui s’identifiaient les uns les autres par l’utilisation d’un geste secret effectué avec les mains, depuis devenu étroitement lié avec le GUNG FU Chinois : la main gauche ouverte recevant le poing droit fermé. Ce geste était destiné à signifier à un observateur son appartenance à la cause rebelle en représentant d’une main l’image du soleil et de l’autre, celle de la lune, ces deux éléments composant le caractère chinois pour Ming. Ce système de signes de mains secret était très semblable à celui utilisé aujourd’hui par les gangs Américains pour représenter ou identifier certains membres du gang, mais il a été mis au point il ya plus de 300 ans !

Au fil du temps, les dirigeants mandchous comprirent la sympathie du temple SIU LUM pour  les patriotes Ming et l’aide qu’il leur apportait à cause de la trahison d’un moine nommé Ma Ling Yee. Celui-ci connaissait le point faible du temple et aida les Ching à y mettre le feu. Beaucoup de moines périrent dans l’incendie qui eut lieu environ en 1674 ap. JC,  mais parmi les survivants il y eut les « Cinq Sages » : JEE SEEN, FUNG DOH TAK, PAK MEI, MIU HEEN et la nonne Bouddhiste Ng MUI.

L’une des versions des origines du Wing Chun les plus largement acceptée est celle qui raconte que Ng Mui s’enfuit dans un endroit appelé Bock Hock Gwoon, le Temple « de la grue blanche » situé sur le mont Tai Leung. Lors d’une de ses fréquentes visites au village en contrebas, elle rencontra une belle jeune fille du nom de Yim Wing Chun qui, avec son père Yim Yee, vendait du fromage blanc de soja (tofu) dans ce village. Le tofu, étant un aliment de base végétarien, était à cette époque une nourriture commune pour les moines et les nonnes. Ng Mui devint alors une cliente régulière de Yim Wing Chun et de son père.

Au fil de leurs relations de plus en plus amicales Ng Mui apprit une certaine malveillance de la part d’un propriétaires foncier qui était attiré par la beauté de la jeune Yim Wing Chun, et qui réclamait sa main malgré le fait qu’elle avait déjà promis d’épouser un autre homme. Elle et son Père refusaient de permettre toute violation des fiançailles. Etant donné que le propriétaire, nommé Wong, avait déjà menacé Yim Wing Chun et son père de violences physiques, Ng Mui décida de prendre Yim Wing Chun comme étudiante et lui révéla le secret du système de combat complexe qu’elle avait maîtrisé au monastère : sa propre combinaison des techniques provenant des différents styles de Gung Fu enseignés au temple SIU LUM. Les techniques que Ng Mui avait choisi étaient celles qui misaient davantage sur la vitesse et l’agilité plutôt que sur la force musculaire. Ainsi, elle est réputée pour avoir largement puisé dans les formes du serpent et de la grue du Gung Fu Shaolin.

Après avoir appris assez du système de combat scientifique de Ng Mui pour assurer sa victoire, Yim Wing Chun retourna dans son village et, en utilisant ses récentes découvertes, elle défia et battit Wong à plate couture. Elle se maria ensuite comme il était prévu à Leung Bock Sau, et a continua à pratiquer et à améliorer le système de combat transmis par Ng Mui. Le style résultant fut nommé « Wing Chun Kuen » par son mari, en hommage aux améliorations et raffinements réalisés par Yim Wing Chun. Leung Bock Sau enseigna finalement le système à un homme appelé Leung Lon Gwai, qui, à son tour, transmit l’art à un artiste de l’Opéra chinois du nom de Wong Wa Boh dont la troupe était rassemblée sur un navire appelé le Hung Shuen, ou la « Jonque Rouge/le bateau rouge ». Par coïncidence, un des « cinq sages », Maître Jee Seen était compté parmi les membres de cette troupe et faisait clandestinement office de cuisinier sur le navire. Au cours de cette période, Maître Jee Seen instruisit un autre membre de la troupe, Leung Yee Tai, à l’utilisation de la longue perche. Après avoir maîtrisé la technique de la perche, Leung Yee Tai continua à apprendre l’art du Wing Chun Kuen auprès de son ami Wong Wa Boh. Plus tard, la technique de la perche que Leung Yee Tai avait appris de Jee Seen fut intégrée dans le système du Wing Chun, ajoutant le « Look Deem Boon » Gwun à l’art.

L’ art a ensuite été transmis de Leung Yee Tai à un médecin du village de Fatshan nommé Leung Jan dans la province de Kouangtong. Leung Jan gagna beaucoup de notoriété dans toute la province par ses talents de combattant habile car il mettait systématiquement en échec tous ses challengers. L’un des meilleurs élèves de Leung Jan était un homme du nom de Chan Wa Soon, dont le surnom était Wun Cheen Wa, qui se traduit par « Wa le changeur d’argent ». Il gagna ce surnom en tenant un bureau de change juste à côté de la pharmacie de Leung Jan à Fatshan.

Dans les années qui suivirent, Chan Wa Soon continua à enseigner le système Wing Chun dans Fatshan et devint même un chef instructeur en Arts Martiaux dans l’armée. Bien que septuagénaire, il loua le temple ancestral du clan Yip dans le but d’enseigner l’art du Wing Chun. Parmi ses nombreux élèves, un jeune homme de treize du nom de Yip Man commença à s’entraîner. Bien que Yip Man fut issu d’une famille aisée, il utilisa néanmoins l’argent de ses propres économies pour payer les frais de scolarité plutôt élevés facturés par le célèbre Maître Chan. Yip Man continua à s’entraîner sous la direction de Chan jusqu’à la mort de celui-ci. Yip Man avait alors seize ans. A cette époque, il quitta Fatshan et  déménagea à Hong Kong pour étudier dans une école européenne, Saint-Etienne, où il est dit qu’il mena et remporta de nombreux combats contre ses camarades européens.

Grâce à un ami, Yip Man fut présenté à un homme plus âgé qui avait la réputation d’être un très bon combattant de Gung Fu  et qui désirait le défier en combat. L’homme fut simplement présenté au jeune Yip comme « M. Leung ». Il connaissait la réputation de combattant de Yip Man mais savait aussi que le Maître Chan Wa Soon avait été son professeur de Wing Chun. Yip Man, étant préoccupé par le combat, ne pensa pas vraiment au fait que cet homme semblait en savoir un peu plus sur son compte. Mais après avoir été frappé solidement par l’homme, Yip apprit la véritable identité de celui-ci. Il n’était nul autre que Leung Bick, le fils de Leung Jan et son compagnon et frère d’entraînement dans la pratique du Gung Fu était Chan Wa Soon, le propre instructeur de Yip Man ! Yip Man commença à s’entraîner sous la direction de Leung Bick et apprit finalement l’intégralité du système tel qu’il avait été enseigné par Leung Jan à son fils. A l’âge de vingt quatre ans, Yip Man avait atteint un niveau de compétence très élevé dans l’art du Wing Chun. Il retourna ensuite dans son village natal de Fatshan, où il resta jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale. Lorsqu’il revint à Hong Kong il vécut dans la misère  par rapport à la vie aisée qu’il avait eu l’habitude de mener étant jeune.

En 1949, Yip Man commença à enseigner l’art du Wing Chun au publique. Connu comme le dernier héritier encore en vie du système en dehors de la Chine, Yip Man devint le Grand Maître du Wing Chun. Parmi les nombreux élèves de Yip on peut citer le jeune Bruce Lee qui réussit à obtenir une renommée et une notoriété mondiale. On peut aussi citer d’autres étudiants bien connus comme Ho Kam Ming, Tsui Seung Tin, le regretté Wong Shun Leung, Lee Sing, Leung Ting, le regretté Moy Yat, Wong Wing Gee et bien d’autres. Il a également formé ses deux fils, Yip Chun et Yip Ching. Ils sont tous les deux très actif dans l’enseignement de l’art de leur père au moment d’écrire ces lignes. En 1972, le Grand Maître Yip Man fut diagnostiqué comme ayant un cancer de la gorge. Bien qu’il combattit bravement les effets du cancer, il succomba finalement à la maladie mortelle le 2 décembre de la même année. Aujourd’hui, grâce aux efforts de Yip Man et à ses nombreux élèves, l’art du Wing Chun a prospéré dans le monde entier et ses adeptes continuent à augmenter en nombre.

 

 

LE SYSTEME DU WING CHUN

Traduction et adaptation du texte de Randy WILLIAMS par Brice AMIOT pour le CRCA FRANCE

Le système du GUNG FU WING CHUN classique est, par rapport à d’autres styles de GUNG FU Chinois, un style très simple en apparence avec un manque volontaire et flagrant de sauts acrobatiques, de mouvements en boucles extrêmes et de techniques embellies. Il s’agit d’un système construit sur des concepts scientifiques, basé sur le mouvement naturel du corps humain, et non sur les mouvements des animaux. L’ensemble du système est très complet, avec les mouvements d’une phase de développement contrant ceux d’une autre, ces mouvements sont eux même contrés par une troisième qui à son tour peut être surmontée par la première. Comme le jeu chinois en utilisant les positions des mains pour simuler le papier, les ciseaux et le caillou, il n’existe pas de technique de Wing Chun, qui ne peut être contrée par une autre . Un vieux proverbe du Wing Chun dit « Bock Gai, Bock Jeet », ou « Pour chaque attaque , il ya un contre ». Le système ne contient que trois formes à mains nues, une forme au  mannequin de bois et deux formes avec armes . Cela semble assez simple à ceux qui sont habitués à des styles de GUNG FU qui peuvent comprendre 72 formes à mains nues, et 36 avec armes ou plus. Cependant, même si les formes sont peu nombreuses et faciles à apprendre, les maîtriser exige de la patience, de la persévérance et de la détermination. Cette maîtrise est indispensable, car les formes du WING CHUN sont considérées comme les « clés du système ».

SIU LEEM TAU

La primière forme, appelée SIU LEEM TAU ou « La petite idée », enseigne à l’étudiant les mouvements de base de la main ainsi que de nombreux concepts, ou « Idées » du système. Le concept de la ligne centrale, l’épine dorsale du système est introduit, à ce stade, dans sa forme de base. Le stagiaire apprend simultanément la position de base avec la façon de se détendre en mouvement, à couler le poids du corps, à rester tranquille et à exercer la force correctement ainsi que les principes cachés derrière chacun des mouvements d’attaque et de défense de la forme. Une fois que ces qualités sont développées dans une certaine mesure, l’étudiant commence à apprendre les cinq formes de base du jeu de jambes (déplacements) appelé Ma Bo (« positions du cheval » ) et une série d’exercices pour développer une meilleure technique, la puissance, le timing et la structure d’angle. Il ou elle continue à pratiquer la forme SIU LEEM TAU et va commencer à développer les compétences intégrante d’un esprit clair, calme, découvrant l’importance de l’énergie coulée et de la « douceur », qui en Wing Chun signifie « la force souple ». A ce niveau, l’étudiant commence également une formation en CHEE SAU, ou « mains collantes », nommée ainsi en raison de la manière dont deux personnes accrochent leurs bras avec une énergie coulée et réciproque entre eux. Le premier éducatif d’entraînement aux mains collantes est connu sous le nom de CHEE DON SAU , ou « Single Sticky Hand » (simple main collante ou mains collantes à une main). Cela donne à l’étudiant de bonnes fondations dans le travail de la sensibilité (NDT : au contact de la peau) nommé en WING CHUN « GUM GOCK GING ». Il ya quatre grands types de « Single Sticky Hand » à maîtriser au niveau SIU LEEM TAU.

CHUM KIU

Une fois que l’élève a atteint des compétences dans tous les domaines décrits ci-dessus, il ou elle progresse ensuite dans la deuxième forme à mains nues du système. Cette forme est appelée Chum Kiu , ce qui signifie « Chercher le pont », mais le même terme peut également être interprété comme « le pont qui s’affaisse », le mot Chum est un homophone de deux mots chinois qui peut signifier soit « chercher » soit « couler ». Le terme « pont » signifie ici le contact entre deux personnes, mais plus précisément, l’avant-bras. Dans la forme Chum Kiu , l’étudiant est officiellement initié à la notion de retournement de position (NDT pivots) et à une variété d’exercices de déplacements et de variations de postures combinés sur la base des cinq positions mobiles MA BOH enseignées au niveau précédent. Il ou elle est également instruit plus en détail sur la théorie de la ligne centrale et plus particulièrement sur la ligne centrale horizontale, sur les lignes de blocage et les lignes d’attaque.

Dans CHUM KIU, les yeux sont formés à se concentrer rapidement et l’accent est mis sur le développement de l’énergie, tant à l’extérieur sous l’expression de torsions qu’à l’intérieur à travers l’apprentissage des méthodes d’accentuation de la circulation du CHI, ou énergie interne, émise en douceur vers les différentes parties du corps. A ce niveau, l’entraînement aux éducatifs importants tel que le LOP SAU, le MUN SAU et le SYEUNG CHEE SAU commence. Le concept du timing des mouvements par rapport à ceux d’un adversaire est étudié en détail. Les pièges de mains de plusieurs types sont exercés et aiguisés par les pratiquants du niveau CHUM KIU dans les exercices « d’attaques lentes ». Les Concepts de la Pyramide et de la Théories Yin / Yang sont analysés et discutés dans une atmosphère de classe, l’instructeur servant de conférencier, s’assurant que tous les élèves aient une compréhension intellectuelle approfondie de la logique cachée derrière ces concepts et derrière d’autres concepts du Wing Chun. Au cours de ces discussions, l’instructeur utilise un tableau pour expliquer une partie de la théorie, mais peut aussi établir une réelle comparaison avec des objets aussi variés qu’une boule de coton, une arme automatique, un plateau de service, une porte d’ouverture et de fermeture ou d’autres objets improbables aidant à illustrer différents points. Ce n’est pas un hasard. Au niveau CHUM KIU, l’étudiant en Wing Chun est capable de voir que tous les rouages du système sont clairement basés sur des faits et des principes logiques et concrets qui s’appliquent également à de nombreux objets du quotidien, ainsi qu’à des événements et des situations. Au niveau CHUM KIU, l’étudiant est également entraîné à différentes techniques de coups de pied du système, lesquelles sont caractérisées par leur sécheresse et leur rapidité. Un vieux proverbe au sujet de ces coups de pied dit « Gyeuk Moh Hoy Fot » ce qui signifie: « Un coup de pied ne rate jamais ». Les coups de pieds du Wing Chun vont rarement au-dessus du niveau de la taille et jamais au-dessus du niveau de la poitrine. Cela est dû à la structure économique du système et au danger inhérent (dans un contexte Wing Chun) de lever le pied lors d’un combat, une action qui automatiquement immobilise temporairement le « kicker ». Les coups de pied du Wing Chun peuvent être exécutés avec un blocage, une frappe ou un piège, ou une combinaison des deux. Pour développer cette compétence, l’élève est chargé de pratiquer certains exercices appris plus tôt consistant à insérer des coups de pie à des points stratégiques dans les cycles d’exercices éducatifs répétitifs.

 

Mook Yan Joang and Mui Fa Joang

Au moment où l’étudiant a atteint une maîtrise importante des deux premières formes à mains nues, il est prêt à commencer une formation officielle sur le Mook Yan Joang, le « poteau homme de bois » ou mannequin, qui aura déjà été utilisé par l’étudiant pour former ses mouvements de blocages de base et ses coups de pied, ainsi que pour durcir ses membres afin de les préparer au contact avec une autre personne dans les exercices à deux.

Le mannequin de bois est un poteau de taille humaine avec trois bras et une jambe fixés à des angles stratégiques et suspendu par deux traverses horizontales qui le traversent et sont ancrés sur deux montants verticaux. L’entraînement sur le Mook Yan Joang développe une capacité à libérer sa force en douceur dans un objet stationnaire. Certains autres thèmes développés au cours de cette phase sont la compréhension et l’utilisation de la ligne centrale, la capacité à «fermer l’espace », la faculté à couler d’un mouvement à l’autre, et à exprimer une application plus réaliste des mouvements des mains et des jambes. En raison de l’angle parfait de la structure du mannequin de bois et du son clair produit par les tenons carrés claquant contre les trous carrés quand il est frappé correctement, la moindre erreur dans la structure tend à être amplifiée et peut donc être immédiatement reconnue et corrigée.

La forme complète des mouvements du mannequin de bois, appelé Mook Yan Joang Fot Yut Ling Bot contient 108 techniques comme les formes à mains nues du WING CHUN, mais seuls les 60 premiers mouvements sont enseignés à l’étudiant à ce niveau de l’apprentissage.

Les 48 mouvement restants du mannequin ne pourront être appris qu’après avoir étudié complètement la phase suivante : BIU JEE. Ceci tout simplement parce que la Partie II de la forme est constituée de mouvements provenant de cette forme, qui n’ont pas encore été introduits par le SIU LEEM TAU ou le niveau CHUM KIU. De nombreuses techniques de coups de pied qui ne sont pas apparues dans la deuxième ou la troisième forme se trouvent dans cette moitié de la forme au mannequin de bois. Les balayages, les crochets de jambes, les techniques « d’aile » avec les jambes, les coups de genoux montants et autres manœuvres de jambe sont étudiées dans la Partie II de la forme au mannequin.

On apprend davantage par la pratique constante du Mook Yan Joang. Les élèves apprennent à diriger correctement la force, à garder le corps à une distance correcte du mannequin et à respecter le bon angle par rapport à la ligne centrale. L’énergie d’adhérer, ou CHEE GING est développée davantage comme le sont l’unité corporelle (Body Unity) et l’énergie de connexion (Gan Jeep Ging) tout en déplaçant la position à l’intérieur et à l’extérieur alors que les mains circulent vers le haut et vers le bas d’une part et d’autre du mannequin. La puissance de focalisation de l’oeil, appelé Ngon Ging, apprise au niveau CHUM KIU est mise en jeu du fait que les yeux restent constamment fixés sur la ligne centrale à travers les nombreux changements subtils et radicaux de la ligne qui ont lieu au cours de la forme.  Un autre outil de formation est présenté à l’élève au niveau Mook Yan Joang. Appelé Mui Fa Joang, ou « les poteaux fleur de prunier ». Il s’agit d’un ensemble de rondins de bois de 5 à 7 pouces de diamètre ancrés dans le sol et disposés en un motif pentagonal parfait avec un pieu au centre mort. La hauteur des poteaux peut varier de 1à 6 pieds en fonction de leur utilisation prévue. Différents types de jeux de jambes peuvent être pratiqués et perfectionnés à la fois au sommet des poteaux, sur les surfaces plates, et sur le terrain entre les poteaux. Les surfaces verticales des poteaux peuvent également être frappées avec les mains ou les pieds.

 

BIU JEE

Une fois que les 60 premiers mouvements de la forme au mannequin de bois peuvent être exécutés en douceur avec puissance et avec le respect d’une bonne structure, l’élève devient susceptible de recevoir l’enseignement de la forme BIU JEE « les doigts transperçant/jaillissant » dont la démonstration, même encore aujourd’hui dans notre société moderne, est toujours considérée comme un privilège par de nombreux Maîtres de Wing Chun. Comme un autre vieux proverbe du Wing Chun le dit, « Biu Jee Mm Chuet Moon »  « la forme BIU JEE ne doit pas sortir par la porte » ce qui signifie que les étrangers ne doivent pas recevoir ses secrets. Aujourd’hui, certains maîtres s’ouvrent de plus en plus dans l’intérêt de propager l’Art. Ceci est très heureux pour ceux d’entre nous qui n’auraient autrement pas été en mesure d’apprécier sa technique prodigieuse et hautement sophistiquée. En plus d’avoir rempli les conditions nécessaires du SIU LEEM TAU, CHUM KIU et de la partie I de la forme Mook Yan Joang avec tous leurs exercices et leurs techniques connexes, l’étudiant doit également être digne d’une telle connaissances et doit constamment affiché le sens de la responsabilité requis. Cela signifie non seulement la maîtrise de soi et la confiance, mais aussi la patience, la loyauté envers l’école et la capacité de s’entendre avec les autres étudiants, l’abstention de combats ou l’abus quel qu’il soit de la connaissance des concepts et principes du Wing Chun. Si l’instructeur estime que l’étudiant a satisfait à ces critères, il ou elle sera invité à se joindre à un groupe composé d’une sélection des meilleurs étudiants de l’école afin de s’entraîner à un niveau supérieur.

Au niveau BIU JEE, l’étudiant commence un entraînement formel au CHEE GYEUK ou la technique du « pied qui adhère ». Le pied qui adhère est une forme de combat de jambes qui cherchent à se contrôler ayant différents modes de pratique et plusieurs éducatifs variés ainsi qu’une forme libre nommée « double pied qui adhère » dans laquelle les réflexes spontanés des jambes sont développés de la même manière que ceux des mains.

L’entraînement au CHEE GYEUK de niveau BIU JEE  englobe également le combat au sol – DAY HA CHEE GYEUK, qui enseigne au combattant de Wing Chun à attaquer et à se défendre lorsque l’un ou les deux combattants vont à terre. Les coups de pied sont pratiqués à partir d’une position couchée, orientés vers le haut en direction d’un adversaire debout. Divers techniques de lutte, de clés, d’étranglements/étouffements, de mouvements de frappes et de pièges auparavant appliqués à partir d’ une position de combat debout sont étudiés, au niveau BIU JEE, pour être appliquées à partir d’une position couchée sur le sol. L’étudiant est également formé aux renversements, aux contres et aux évasions à partir de diverses situations que l’on trouve souvent en grappling (lutte). En combat au sol en Wing Chun, le terrain lui-même peut également être utilisé comme une arme. Le combattant de Wing Chun est formé à écraser la tête, le coude, le genou, la main ou le pied de l’adversaire dans le sol, ou à plaquer la main ou le pied de l’ennemi au sol en se penchant, en appuyant ou en marchant dessus tout en pliant le membre dans le sens opposé à la flexion naturelle de l’articulations.

La formation en CHEE SAU (mains collantes) est également approfondie à ce niveau. Par exemple, les exercices de combat GWOH SAU peuvent être exécutés en bandant les yeux d’un ou des deux pratiquants. La pratique des mains collantes avec de multiples partenaires au niveau BIU JEE aide à préparer les l’élèves à la possibilité d’être confronté à plusieurs attaquants dans une situation de combat réel. L’accent est davantage placé sur l’amélioration des capacités à fermer et à quitter l’écart – attaquant et défendant à partir d’une position ou les deux combattants sont éloignés sans contact du pont. Cet entraînement, connu sous le nom de LUT SAU CHEE SAU, peut être combiné avec la technique de CHEE GYEUK pour créer LUT SAU CHEE GYEUK – terminologie du combat libre avec les mains et les pieds en WING CHUN.

 

D’autres thèmes de développement de BIU JEE sont les exercices internes et externes nommés HAY GOANG (CHI KUNG, QIGONG) et TEET SA JYEUNG (paume de fer). Le premier entraîne et améliore l’habilité à faire circuler et à diriger le flot du CHI, permettant l’expression de techniques plus puissantes et plus explosives, tandis que le second développe les os, les muscles, les tendons et les vaisseaux sanguins des mains dans le but de les renforcer et de les endurcir. Ceci est important car, au niveau BIU JEE, l’élève est capable de générer une quantité importante de force « en coup de fouet » (whipping power/BAU JA GING) avec les mains et elles doivent être assez fortes pour résister à l’impact de leur puissance potentielle.

Les étudiants de BIU JEE sont encouragés à plonger plus profondément dans les théories cachées derrière le système et à se préparer à devenir des instructeurs de l’Art. Cela implique qu’ils doivent être complètement familiarisés avec tous les aspects du Wing Chun, à la fois physiques et mentaux et avoir développé leur spiritualité. Un vrai maître de Wing Chun doit faire preuve de compassion, en aidant les handicapés, les personnes âgées et les pauvres. Il ou elle doit toujours s’efforcer d’être compétent, humble, respectueux et non-violent, établissant ainsi un bon exemple pour tous les autres étudiants de Wing Chun.

LES ARMES

Après avoir atteint un niveau important de développement sous la forme BIU JEE et dans l’ensemble des connaissances supplémentaires décrites précédemment, l’étudiant est prêt à passer à l’entraînement aux armes. Le système du Wing Chun ne dispose que de deux formes d’armes – le « Look Deem Boon » Gwun (la perche de « six points et demi ») et le « Bot » Jom Doh (les sabres papillons tranchant « huit »). L’histoire du WING CHUN nous dit que ces deux armes ont été introduites dans le système par Wong Wah Bo et Leung Yee Tai, deux ancêtres de la lignée du WING CHUN, acteurs de l’opéra chinois et compétents dans l’utilisation de nombreux types d’épées, couteaux, lances et autres armes anciennes de Chine. Comme toutes les autres Wing Chun Kuen (formes), les enchaînements avec armes contiennent de courtes séquences dans la séquence totale conçus pour aider à passer d’un mouvement à l’autre d’une manière coulée et à proposer des combinaisons possibles de techniques à partir desquelles des combinaisons de principes peuvent être déterminés. La plupart de ces fragments sont constitués de trois mouvements, car il s’agit du nombre de mouvements exprimant un enchaînement « coulé » dans le système. Une fois que le combattant de Wing Chun a attaqué, il poursuit généralement son attaque de manière coulée avec deux mouvements offensifs supplémentaires. Ce «flux» est développé et amélioré au moyen de formes /exercices pratiques. Un vieux proverbe du WING CHUN dit : « Som Jtu Chat Doh » – « Exécutez trois mouvements à la fois ».

 

Dans sa formation au « LOOK DEEM BOON », l’étudiant apprend les mouvements d’attaque et de défense avec l’arme. Certains de ces mouvements sont combinés avec des déplacements avec lesquels l’étudiant s’est déjà familiarisé au fil du temps, cependant, certains déplacements, dans les formes avec armes, sont uniques, propres à ces formes et rarement vus en combat à mains nues. Dans la forme à la perche, les positions et les déplacements sont généralement plus bas que ceux des formes à mains nues afin de compenser l’ajout du poids et l’élan de l’arme, et également pour renforcer les jambes tandis que les bras et le haut du corps sont renforcés par le balancier et la pression de la perche. Certains mouvements de la forme « LOOK DEEM BOON » GWUN obligent l’étudiant à manier la perche de haut en bas ou en travers du corps verticalement, horizontalement ou en diagonale. L’action des maniements toniques des poignets et des bras développés par ces mouvements est appelée NGAHN GING, « énergie élastique » et peut très bien être appliquée aux techniques à mains nues. Similairement, le travail avec les lourds « BOT » JOM DOH développe le poignet, l’avant-bras et la force de saisie des doigts tout au long de l’entraînement aux mouvements basiques d’attaque et de défense avec les couteaux. Beaucoup de mouvements et techniques de la forme à la perche peuvent être appliqués en situation de lutte ainsi qu’en combat au sol lorsque le bras tendu, la jambe ou d’autres parties du corps de l’adversaire sont traitées comme la perche et manipulées de façon similaire.

Les deux formes avec armes sont composées de mouvements basés en grande partie sur les mêmes principes que les formes à mains nues, avec certains ajustements effectués pour la structure de l’arme, le transfert et la concentration de la force dans une zone plus petite telle que l’extrémité de la perche ou le tranchant d’un couteau. Au cours de la période pendant laquelle la formation avec les armes est introduite, l’élève en WING CHUN CRCA est également chargé d’utiliser un anneau de rotin qui peut être placé sur les avant-bras lors de la pratique du « shadowboxing », encourageant l’étudiant à appliquer des mouvements de roulements circulaires fluides à sa technique et à améliorer également la possibilité de couler en douceur d’un mouvement à l’autre.


LA PHASE D’IMPROVISATION

Comme mentionné précédemment, le Wing Chun est un art chinois classique et de ce fait, il a des racines très traditionnels. Mais au sein de sa structure il y a une énorme part de liberté dans l’expression des techniques et des principes du système. Une fois que ces éléments sont totalement maîtrisés, ils sont toujours « aux bouts des doigts du combattant » (NDT intégrés par le combattant) et peuvent être exprimés comme vous le souhaitez, de multiples façons. Ce n’est en aucun cas un nouveau concept. Cette liberté au sein d’une structure d’un système de combat est aussi vieille que le GUNG FU lui-même.

Lorsqu’un combattant de WING CHUN aguerri est observée en sparring (combat libre à l’entraînement), mains collantes ou combat réel, les techniques qui ne semblent pas venir du système ne manqueront pas de surgir. Ces techniques peuvent ne pas être trouvés dans l’ensemble des formes, mais être des extrapolations logiques des principes contenus dans ces formes mélangés avec les réactions instinctives développées par la pratique répétée des exercices qui accompagnent chacune d’entre elles. Cette émergence d’un « système de combat personnel » peut être renvoyé à une sorte de stade « d’improvisation ». A ce stade de développement, le combattant de WING CHUN s’appuiera sur l’ensemble des connaissances acquises à chaque niveau ainsi que sur son expérience personnelle. Il ou elle peut sembler «inventer» des techniques, mais il ou elle utilise simplement des combinaisons rarement vues des principes, ce qui a été fait par beaucoup d’autres pratiquants avant eux qui avaient été aussi bien entraînés aux formes classiques.

La plupart des interprétations des principes et techniques du Wing Chun qui ont été « découverts » par l’auteur et démontrés dans ses ouvrages sont le résultats d’une formation approfondie effectuée sur de nombreuses années. Des exemples de ces mouvements hybrides qui font désormais partie intégrante du WING CHUN CRCA seront vus dans de nombreuses applications dans les pages à venir. Ceux qui se considèrent comme strictement « classicistes » peuvent froncer les sourcils face à la libre interprétation de ces techniques et principes, mais même dans les proverbes de la chronique de la traditionnelle sagesse classique du Wing Chun, on nous dit que « les techniques du Wing Chun sont illimitées dans leur applications ». Ceci est auto-explicatif.

 

L’idée de liberté au sein d’une structure peut être vu dans le jeu d’échecs. Bien qu’il existe des règles strictes de mouvement et d’utilisation qui s’appliquent différemment pour chaque pièces du jeu, il y a une complète liberté pour utiliser ces pièces comme on l’entend. Selon sa stratégie, son expérience et ses compétences, un joueur peut capturer une pièce de l’autre joueur grâce à un piège constitué d’un ensemble de nombreux coups préparés à l’avance. De la même manière, un combattant de Wing Chun peut utiliser n’importe quelle technique combinée à tout principe et tout déplacement nécessaire à la situation. Avec toutes les « pièces du puzzle » de chaque niveau de développement à sa disposition, le pratiquant du style Wing Chun peut être complètement libre de choisir le meilleur mouvement pour les circonstances, sans être limité dans son choix. C’est la liberté née de la structure qui ne peut pas être atteinte en Wing Chun sans l’étude et la pratique des formes,  les « clés du système ».

HAY GOANG

Traduction et adaptation du texte de Randy Williams par Brice AMIOT pour le CRCA France.

Un aspect peu connu du système WING CHUN est le développement de la force interne, nommé HAY GOANG ou, plus communément connu par les Artiste Martial comme le Chi Kung ou Qigong en dialecte Mandarin. L’objectif principal du développement de l’énergie interne est l’amélioration générale de la santé, ce qui est bénéfique pour n’importe qui.  Mais le développement de HAY GOANG peut aussi accroître la capacité d’un Artiste Martial ou de n’importe quel athlète à produire plus de puissance et pourtant, demeurer détendu tout en le faisant.

L’entraînement au HAY GOANG, comme tous les autres aspects du WING CHUN, est basé sur des principes logiques et physiques à appliquer aux forces qui guident le flux d’énergie à travers le corps. HAY GOANG n’est pas un secret ; n’importe qui peut apprendre à le développer. En vertu du fait qu’une personne est vivante, cette personne est capable d’augmenter la quantité d’énergie interne avec laquelle elle est née à travers une sorte de méditation qui a été pratiquée par les Artistes Martiaux dans une forme ou une autre depuis l’époque de Siu Lum (Shaolin).

L’entraînement au Hay (Chi) implique deux éléments : le Chi interne et externe. Le Chi interne est l’énergie ou la force vitale avec laquelle une personne vient au monde. Chaque organe du corps est rempli avec son propre type d’énergie individuel, lequel peut être accru avec un entraînement correct. Le Chi interne est une combinaison de tous les Chi des différents organes. Le Chi externe est l’énergie recueillie par l’air que nous respirons, la nourriture que nous mangeons et d’autres éléments de notre environnement. L’entraînement au HAY GOANG améliore le mélange des Chi internes et externes, ayant pour résultat une meilleure santé, un plus haut niveau d’énergie et une plus douce circulation du Chi à travers le corps. Cette circulation du Chi ne peut pas ordinairement être ressentie et est un constant processus involontaire (inconscient).  Pour faire l’expérience de sentir le Chi, placez votre paume de main ouverte sur vos cheveux ou votre bras sans les toucher. Vous serez capable de détecter la présence du Chi sous votre paume à partir des deux côtés.

Pour le pratiquant de WING CHUN, une douce circulation du Chi signifie une amélioration des nombreux types de force nécessaires pour un développement plus avancé en mains collantes (CHEE SAU) et dans d’autres éléments de l’Art. C’est parce qu’une fois que la force du Chi est rehaussée et stockée, il peut alors être concentré et redirigé dans n’importe quelle zone du corps, soutenant n’importe quelle technique qui sera exécutée. Du fait que l’énergie HAY GOANG ne peut pas à elle seule nuire à quiconque, elle a besoin d’un intermédiaire comme un blocage ou une frappe pour le transporter vers la destination visée. HAY GOANG peut aussi améliorer la vision et , dans le cas d’un pratiquant de WING CHUN de très haut niveau, inspirer la peur chez l’adversaire grâce à in éclat confiant dans les yeux ou à travers le son (de la voix).  Cette expression de l’énergie interne peut réellement piéger l’adversaire psychologiquement, justifiant par conséquent le terme « piéger les émotions ».

Dans une identique plus haute application de la puissance de HAY GOANG, certain docteurs Chinois peuvent réellement examiner la santé de leurs patients en étendant leur propre Chi à l’intérieur du corps de ceux-ci. Le grand Physicien TEET DA pouvait même diriger sa propre énergie interne dans une zone blessée.  Du fait que leur Chi se mélange avec celui des patients, le processus de recouvrement de la santé est accéléré.

Une autre raison pour laquelle l’étudiant de WING CHUN s’efforce d’améliorer la force du Chi est la fortification des os qui se produit lorsque le Chi est autorisé à remplir les cavités osseuses, empêchant les graisses de s’y déposer et les os de se fragiliser avec le vieillissement.  Ce processus de renforcement des os est nommé « energy packing » (« le conditionnement de l’énergie ») et peut être accompli de différentes manières, incluant les pratiques du mannequin de bois, des exercices de mains roulantes dans le CHEE SAU à deux mains et par le martellement léger des membres avec différents outils configurés en rotin ou en acier.

Avant le réel commencement des exercices de méditation HAY GOANG, il est important de connaître les composants du système de circulation du Chi et de comprendre la circulation du Chi à travers le corps. Lorsqu’on se réfère au schéma K, on voit que cette circulation prend son origine à partir d’une zone nommée DON TEEN, laquelle est considérée comme étant le siège de l’énergie interne.  C’est une zone de stockage pour le Chi. C’est aussi le centre du poids du corps : le point d’équilibrage du corps. Le DON TEEN est situé en dessous du nombril et est tridimensionnel.  Comme on peut le voir sur le dessin, il peut être imaginé comme un triangle inversé avec ses sommets sur le DON TEEN médian situé sur le devant du corps et nommé JOONG DON TEEN, le DON TEEN bas (WUI YUM /NDT : le périnée) et le DON TEEN arrière, également nommé MING MOON, situé au niveau des reins. Lorsque le DON TEEN est en expansion ou contracté, ces trois points s’écartent ou viennent ensemble.  Lorsque le ventre est en expansion à l’inspiration, le DON TEEN est dilaté/gonflé. Quand l’air est expirée et que le WUI YUM (zone médiane située sous et au centre du corps) est bien fermé, le DON TEEN entier se contracte (schéma 1).

Les autres composants du système de circulation du Chi sont le sacro-iliaque (la jonction de la colonne et du bassin), la section T-11 de la colonne, la section C-7 de la colonne, le point situé au centre et au sommet du crane (nommé BOCK WUI), le point situé juste entre les yeux (le SYEUNG DON TEEN) et enfin, la langue, qui complète le circuit.

 

Ces éléments agissent à l’unisson comme des « pompes » pour augmenter la circulation du Chi à travers  le corps. Dans un exercice avancé, d’autres parties du corps, comme les tempes, sont utilisées pour « pomper » l’énergie interne à travers le système (schéma J).

Pour trouver le segment T-11 de la colonne, penchez vous en avant au niveau de la poitrine. La plus grosse bosse qui apparait sur la colonne est la T-11. La C-7 est située en penchant la tête doucement. La protubérance qui se forme en haut de la colonne et qui est l e résultat de ce mouvement est l’os C-7. Le sacro-iliaque avancera dans le bas du dos lorsque le bassin est bercé en avant. Ces trois éléments sont les « pompes » que vous utiliserez dans votre premier exercice de méditation HAY GOANG.

Comme il l’a été établi plus tôt, il est vital que le Chi puissent circuler librement tout le temps. Lorsque le Chi ne s’écoule pas en raison d’une quelconque forme de blocage, ce blocage agit comme une pliure sur un tuyau d’arrosage empêchant l’eau de couler à son potentiel maximum. Eventuellement, le tuyau explosera sous la pression. Similairement, lorsque le Chi est bloqué, une personne peut facilement être dérangée et peut perdre le contrôle de son humeur. De plus, l’inverse est aussi vrai : lorsqu’une personne est en colère, le Chi ne circule pas avec douceur. Pour l’Artiste Martial, ceci peut être une condition dangereuse du fait que l’écoulement du Chi est  vital à l’application optimale de la stratégie de combat et à la rapidité des réactions. Lorsque le Chi ne s’écoule pas correctement, l’esprit ne peut pas être libre et clair pour permettre une réponse instinctive. Mais ce « blocage » du Chi et de sa redirection vers les zones désirées peut être et est souvent utilisé pour fortifier aussi bien les mouvements de blocage que les mouvements  d’attaque. Le contrôle et la circulation d’un Chi harmonieux favorisent la puissance explosive, laquelle est accomplie à travers un mélange de relaxation et de tension qui sera décrit plus tard plus en détail.

En WING CHUN, L’étudiant est initié à utiliser ses muscles,  de manière totalement différentes, afin de créer de la puissance. Si seul le muscle est utilisé, il est possible de créer une force considérable mais il est très difficile d’enchaîner un autre mouvement de manière coulée par la suite. A la place, le muscle devrait être utilisé pour pousser le Chi hors du DON TEEN. Ceci peut être accompli à travers la correcte relaxation et tension des muscles clés dans un processus nommé « Chi Méditation » qui peut être pratiqué comme un exercice séparé ou à l’intérieur de la forme SIU LEEM TAU. Chaque méthode sera décrite individuellement.

 

LA MEDITATION DU CHI

La méditation du Chi peut être pratiquée seul ou en groupe.

Pour commencer l’exercice de la méditation du Chi, asseyez-vous au sol et relaxez-vous. Inclinez les trois « pompes » en relaxant la colonne vertébrale et en permettant à T-11 et C-7 de fléchir tout en basculant le bassin vers l’avant et vers le haut. Garde la tête et le cou bien droit avec le menton rentré. Placez la langue sur le plafond de la bouche (NDT le palais). Au début, vous pouvez manuellement générer de la chaleur dans le DON TEEN en frottant vigoureusement la paume de la main autour du ventre dans le sens des aiguilles d’une montre. Avec un peu d’expérience, vous serez capable de générer cette chaleur sans utiliser vos mans, simplement en utilisant votre concentration et des actions internes. Une fois que la zone du DON TEEN a été réchauffée, soit par frottement soit par une période de 15 à une demi heure de respiration préparatoire, vous tenterez de guider la chaleur accumulée dans le  DON TEEN le long de la colonne vertébrale, vers le sommet du crâne et de redescendre au DON TEEN.

Une fois que la zone du DON TEEN a été suffisamment chauffée, laissez le ventre se détendre librement. Touchez les bouts des doigts ensemble et relaxez les bras qui reposent sur les cuisses. Pour vous aider à vous concentrer, les yeux peuvent être fermés vous coupant de tous les stimuli visuels externes.

Lorsque vous vous sentez complètement relaxé, inspirez, baissez le diaphragme et contractez le muscle WUI YUM (NDT : le périnée).  Aspirez le ventre en dedans, puis détendez-vous et expirez. Répétez ce cycle d’inspiration, baisse du diaphragme, aspiration du ventre pendant la contraction du muscle WUI YUM, et relaxation/expiration en utilisant une respiration naturelle non forcée jusqu’à ce que vous sentiez que le bas du corps se réchauffe. Puis commencez à essayer de « pousser » la chaleur (Chi) que vous avez récolté en arrière vers les reins avant la relaxation et l’expiration. Répétez ce cycle jusqu’à ce que la zone entière du bas du corps soit très chaude, même inconfortable. Lorsque cela arrive, penchez le bassin vers le haut et permettez à l’os T-11, au centre de la colonne de se courber. En utilisant l’esprit pour guider l’énergie, « pompez » le Chi dans la colonne avec le sacrum et T-11. Ceci chauffera entièrement le colonne vertébrale avec l’énergie récoltée.

Continuez à répéter le modèle : baissez le diaphragme, contractez WUI YUM, aspirez le ventre en dedans, poussez l’énergie vers l’arrière puis en haut vers T-11, détendez-vous. Chacun de ces éléments prennent place dans le laps de temps entre l’inspiration et l’expiration. En d’autres termes, effectuez chaque étape  dans le cycle après l’inspiration mais n’expirez pas tant que vous n’avez pas complété toutes les étapes.

Après une répétition de la chaîne d’actions décrite au-dessus, tentez d’avancer le « pompage » du Chi dans la colonne jusqu’au segment C-7. Une fois que ce cycle devient harmonieux, C-7 agit comme une pompe supplémentaire envoyant le Chi vers la tête. En utilisant toujours l’esprit pour guider le parcours du Chi, amenez le Chi vers le BOCK WUI, situé au milieu/sommet du crâne. Comme avant, continuez à répéter le cycle complet, chaque fois en ajoutant un nouvel élément à la chaine, jusqu’à ce que vous soyez prêt à ajouter l’élément final.

Une fois que vous avez atteint, dans le cycle, le niveau où vous pouvez diriger le Chi jusqu’à BOCK WUI, vous êtes prêt à commencer la partie méditative de l’exercice : remplir le SYEUNG DON TEEN (l’espace entre les yeux) avec le Chi. A partir de là, il redescendra au DON TEEN en passant à travers la langue qui agit comme un canal pour le Chi et doit constamment restée en place contre le palais. Si vous baissez la langue, la connexion qui forme le lien final dans le système de circulation du Chi est momentanément cassée et le Chi est laissé sans chemin à parcourir et est incapable de redescendre au DON TEEN jusqu’à ce que le contact soit rétabli. C’est peu souhaitable car cela peut causer un certain malaise et gênera la circulation harmonieuse du Chi. La langue aide le Chi à descendre, améliorant cette circulation, comme lorsque vous avalez ou vous parlez tout au long de la journée. Mais si vous la gardez levée contre le palais mou, il y a une connexion constante.

Durant la méditation du Chi, vous pouvez rencontrer des sensations de picotement, d’agitation ou de transpiration abondante. Ce sont des réactions naturelles dues à l’exercice interne vigoureux. Elles sont tout à fait normales comme l’est l’inconfortable échauffement de la colonne vertébrale et du DON TEEN. Lorsque vous vous serez familiarisé avec la procédure, il se peut que vous commenciez à rêver, à voir des motifs, des couleur ou des situations. Ceci est également un résultat naturel de cet exercice d’unification de l’esprit et du corps.

Après la période de méditation désirée, le Chi qui a été recueilli doit être ramené au DON TEEN et stocké de sorte qu’il ne s’échappe pas du corps. S’il n’est pas ramené et stocké correctement, Le Chi peut s’échapper à travers la bouche, le nez et même à travers les cheveux et le corps de la même façon que l’alcool se dissipe dans l’air après ingestion. Pour recueillir et stocker le Chi dans un processus connu comme CHUI GING, ou « stockage de l’énergie », imaginez que la chaleur dans le DON TEEN circule dans le sens des aiguilles d’une montre à l’intérieur du ventre. Une fois encore, la main peut être utilisée pour assister manuellement la circulation du Chi. Pour les hommes, 36 rotations dans le sens des aiguilles d’une montre sont réalisées, suivies par 24 rotations dans le sens inverse. Les femmes exécutent 36 rotation dans le sens inverse suivies par  24 dans le sens des aiguilles d’une montre. La vitesse de chaque rotation n’est pas aussi importante que le sens de rotation de l’énergie interne. Ceci attire mentalement et  physiquement le Chi à retourner au DON TEEN dans une spirale vers l’intérieur comme l’eau qui s’écoule dans un siphon. En théorie, ceci est similaire à la manière dont la gravité est crée par la constante révolution de la Terre qui attire chaque chose à l’intérieur, vers son centre.

Après que les mouvements circulaires ont été complétés, frottez vos mains ensemble, ensuite, frottez vos mains et vos oreilles. Après ça, massez vers le bas les bras, le cou, les épaules, le corps, les jambes et les pieds avec les paumes ouvertes dans un procédé nommé « envelopper l’énergie » (energy packing) qui aide le Chi à s’installer dans le corps et à obturer les pores, fermant ainsi les éventuels chemin de fuite pour l’énergie accumulée.

Cette procédure doit être suivie après chaque session de méditation du Chi afin de faire le meilleur usage de toute la force interne gagnée au cours e ce type d’entraînement. Une fois que toute l’énergie accumulée à travers la méditation a été ramenée au DON TEEN, stockée et « scellée en dedans », prenez quelques instants pour marcher un peu et vous refroidir avant de vous assoir ou de vous reposer de la même façon que vous le faîtes après un jogging ou une autre activité fatigante.

 

SIU LEEM TAU HAY GOANG

Lorsque vous pratiquez le SIU LEEM TAU, la respiration HAY GOANG peut être exécutée durant la section lente de la première partie. Dans le SIU LEEM TAU HAY GOANG, l’élève en WING CHUN apprend à stocker le Chi et à diriger cette énergie stockée dans une zone spécifique du corps. Cette compétence permet à l’élève de canaliser la force interne dans la main ou le bras pour dynamiser un blocage ou une frappe sans tension musculaire et entraîne l’utilisation de l’esprit pour contrôler la force accumulée avec la méditation du Chi. Comme un vieux proverbe du Wing Chun le dit, YEE YEE CHUI SUN. YEE SUN WUN HAY. YEE HAY WAN LICK. YEE LICK SAHNG GING. Ceci, une fois traduit signifie : “Utilise l’esprit pour stocker l’énergie mentale. Utilise cette énergie mentale pour déplacer le Chi. Utilise le Chi pour déployer la force. Utilise la force pour générer la puissance ».

Pour pratiquer l’exercice spécial de respiration appelé SIU LEEM TAU HY GOANG, commencez par fondre (couler) la poitrine et permettez au ventre de se relaxer durant l’ouverture de la position (HOY SICK).  Lorsque le premier mouvement TAN commence à s’étendre du côté gauche, ouvrez la bouche, placez la langue contre le palais et commencez à respirer par la bouche.  Tirez une quantité d’air suffisante pour gonfler le ventre (pas la poitrine) comme un ballon. Lorsque cette expansion du DON TEEN est complète, gardez la un moment. Durant cette période, la main du TAN continue à se déplacer vers l’avant très lentement et sans heurts le long de la ligne du coude. Après avoir gardé le DON TEEN ouvert pendent un moment, contractez le muscle WUI YUM et tirez les points du DON TEEN avant et du DON TEEN arrière simultanément en dedans. Pendant que vous faîtes cela, la main en TAN poursuit son chemin, toujours très lentement. Durant la contraction également, le pratiquant doit visualiser la puissance voyageant vers le haut le long des faces extérieures des deux tibias qui correspondent aux deux côtés de la pyramide basse du « YEE » JEE KEEM YEUNG MA, jusqu’à la pointe de cette pyramide basse, l’intérieur du DON TEEN. Finalement, après une période de maintien de la contraction de WUI YUM pendant laquelle vous « pompez » le Chi vers les zones désirées du poignet (la pliure), libérez HUI YUM en expirant, permettant au DON TEEN de se « refermer » sur la puissance tirée à travers les jambes. Ceci conclut un cycle de CHUI GING, « stockage de l’énergie ».

Durant le temps qu’il prend pour étendre le 1er TAN SAU, le pratiquant doit exécuter jusqu’à dix cycles complets d’expansion et de contraction du DON TEEN, ceci en fonction de la longueur de temps qu’il ou elle a à consacrer à la pratique du SIU LEEM TAU. Comme pour  l’exercice de méditation du Chi, le SIU LEEM TAU HAY GOANG peut être la cause de sueurs abondantes et d’inconfort dans la zone du DON TEEN en raison d’un forte concentration de Chi. Ceci est normal et naturel. Il est important que l’élève ait la détermination de poursuivre la pratique de la forme, sans permettre à cet inconfort temporaire d’affecter son entraînement. Du fait que la position « YEE » JEE KEEM YEUNG MA  soit maintenue durant le SIU LEEM TAU pour une période s’étendant de 45 mn à une heure, l’élève peut aussi faire l’expérience de secousses dans les jambes dues aux tensions musculaires qui bloquent la circulation correcte du Chi. Comme pour l’inconfort causé par l’abondance de Chi dans le DON TEEN, l’élève doit ignorer ces secousses jusqu’à ce qu’elles finissent par s’atténuer. Céder et se reposer ne produira jamais le résultat désiré. A la place, il est vital qu’il ou elle apprenne à détendre les jambes et à éliminer chaque tension dans les muscles.

Une fois que le processus de CHUI GING est compris et bien développé, le pratiquant commence ensuite à tenter de diriger l’énergie stockée vers les bras et à la libérer à travers les mouvements de la forme. Cette libération de l’énergie stockée est nommée FOT GING. Souvenez vous que le Chi est guidé par l’esprit et peut de ce fait être dirigé volontairement où c’est nécessaire. Cette idée gagne de plus en plus d’importance au fur et à mesure que l’élève progresse vers les plus hauts niveaux du Wing Chun où le Chi est utilisé de façons très variées. Dans le SIU LEEM TAU, le Chi qui est accumulé et stocké à travers la respiration HAY GOANG peut être libéré à travers les techniques des parties I, II et III. Tous les mouvements des deux dernières sections de la forme sont exécutés avec une nette et précise libération du Chi sans excès de puissance. Comme la capacité « FOT GING » s’améliore, le taux de puissance qui peut être libéré grandit automatiquement sans augmentation importante des tensions musculaires. Ceci parce que la principale source de puissance ne sont pas les muscles mais le DON TEEN qui est comprimé comme un ballon et qui envoie le Chi dans n’importe quelle zone désignée par l’esprit. Ceci est similaire à ce qui ce passe lorsque vous comprimez le fond d’un ballon. L’air déplacée sera automatiquement transférée, gonflant n’importe quelle zone du ballon qui est libre de se dilater. Dans le cas du Chi, celui-ci suit les « canaux ouverts » (NDA : une technique correctement structurée et exécutée) dirigé par la pensée consciente et attiré par la pliure complète de n’importe quelle articulation osseuse unique.  Cette expansion du DON TEEN et cette action de compression pour libérer l’énergie est la raison pour laquelle les pratiquants de nombreux styles de GUNG FU attachent leur ceinture fermement autour de la zone du DON TEEN. Ceci leur permet de tirer continuellement de plus en plus de Chi sans lui permettre de s’échapper jusqu’à ce que la quantité désirée soit atteinte et que tout soit dirigé vers une technique spécifique.

Apprendre à diriger l’énergie stockée dans une zone spécifique du corps est une compétence qui sera appliquée de nombreuse fois selon de nombreuses façons tout au long du système et plus l’élève avancera dans son entraînement individuel en WING CHUN, plus il placera de valeur  sur cette « idée »  importante mais peu connue (NDT : maîtrisée/ little-know idea en référence au SLT).

 

 

ECHEC DE LA STRUCTURE YUM/YEUNG

Traduction et adaptation du texte de Randy Williams par Brice AMIOT pour le CRCA France.

Comme expliqué au chapitre MA BOH, il y a des fois où la structure YUM /YEUNG d’un mouvement peut être défaite par l’énergie en avant d’un déplacement vers l’avant. Mais un élève apprend plus à propos du facteur YUM/YEUNG dans certains mouvements de blocage et certaines attaques complexes. Il découvrira que leurs structures YUM/YEUNG sont tout aussi bien défaites par d’autres moyens. Le blocage ou l’attaque complexe qui en résulte est appelé « YEUNG-powered YUM motion » ou « YUM-powered YEUNG motion ».

YEUNG-powered YUM motions : certains mouvements de blocage du Wing Chun exécutés avec la main du côté YEUNG et créés par un pivot de position, prennent leur origine sur ou proche de la Ligne Centrale et s’accrochent sur le côté « du retour » de l’Arc de puissance. Ceci est rendu possible par le fait qu’ en passant la ligne centrale, la main est située sur la portion YUM de l’Arc et peut donc se déplacer le long de cet arc. Par exemple, bien que le mouvement KAU SAU du SLT soit exécuté avec la main YEUNG lorsqu’il est propulsé par CHOH MA, il a un effet « recevant » sur la main attaquante de l’adversaire. Ceci est due au fait qu’il commence sur ou proche de la ligne centrale et fouette vers l’arrière le long du même côté descendant de l’arc qui aurait été suivi par n’importe quel mouvement YUM exécuté avec l’autre main. Ordinairement, la main YEUNG démarre quelque part le long de la portion ascendante de l’arc et se déplace vers la ligne centrale avec une torsion vers l’avant. Mais dans le cas d’un mouvement de blocage YEUNG-powered YUM (motion), la main YEUNG commence à l’extrême limite de la force YEUNG (la ligne centrale) et se déplace avec une torsion vers l’arrière à partir du centre. Un autre exemple de YEUNG-powered YUM motion est l’attaque tranchante horizontale vers l’extérieur FUN SAU qui illustre le principe de « Contre tour » (Counterturn) et son effet sur la structure YUM/YEUNG d’une technique.

Parce que le mouvement FUN SAU voyage dans une direction vers l’extérieur, il semblerait d’abord logique de l’exécuter sur le côté YUM durant un pivot de position, en accrochant la moitié négative de l’arc de puissance, commençant de la ligne centrale et tranchant vers l’extérieur jusqu’à la position vue au mouvement 57 de la forme SLT. C’est en fait parfaitement acceptable dans le cas où l’adversaire a l’avantage du Facing à ce moment. Cependant, sous des circonstances normales, le combattant de Wing Chun fera directement face à la ligne centrale de sorte que sa zone cible pour le FUN SAU (généralement la gorge de l’adversaire) soit le centre exact de sa propre aire de vie (LIVE AREA). Ceci signifie que s’il utilise la puissance YUM d’un pivot de position pour propulser le tranchant, celui-ci finira en commençant à la cible et en se déplaçant à partir de celle-ci. Dans des situations telles que celle-ci, le pratiquant de Wing Chun peut employer un « Contre tour » orientant le Facing vers l’extérieur (outward Facing) pour propulser un tranchant hors du côté YEUNG qui vaincra la structure YUM/YEUNG en se déplaçant dans la direction YEUNG malgré qu’il ait commencé du côté YUM et finit sur la ligne centrale. Ceci est rendu possible par un coude flexible qui pousse vers l’avant tandis qu’il se redresse et transfère toute torsion et tout élan dans le tranchant pareil à une transversale qui convertit la torsion d’une direction à une autre.

 

YUM-powered YEUNG motions : Dans ces attaques complexes qui impliquent un blocage YUM et une frappe YEUNG, il n’y a pas de changement dans la structure originale de chacun des éléments individuels lorsqu’ils sont exécutés ensemble avec un déplacement CHOH MA. Cependant, si ce même déplacement est utilisé pour propulser n’importe quelle double attaque complexe YEUNG telle que POCK DA ou GUM DA, il est impossible d’exécuter les deux simultanément sans altérer d’une manière ou d’une autre l’équilibre YUM/YEUNG de l’un des mouvements.

Lorsque n’importe quelle attaque complexe en blocage YEUNG/frappe YEUNG est lancée à partir de CHOH MA, la frappe prendra toujours la priorité sur le blocage en terme de structure YUM/YEUNG. En d’autres mots, la structure du blocage sera toujours altérée pour devenir un « YUM-powered YEUNG motion », signifiant qu’il sera exécuté avec une énergie YUM « recevant » gagnée à travers un « Contre tour ». Utiliser le Contre tour pour changer l’équilibre YUM/YEUNG changera de manière drastique la structure du mouvement comme dans le cas du CHOH MA POCK DA, où le POCK SAU est exécuté sur le côté bougeant vers l’arrière du pivot mais continue à se déplacer vers la ligne centrale avec une énergie vers l’avant. Un mouvement YUM tel que WOO SAU ou GAHNG SAU peut aussi être exécuté du côté YEUNG dans certaines circonstances, mais continuera toujours à respecter le même trajet sur la ligne centrale personnelle qu’il aurait normalement suivi, mais se détournant de cette ligne plutôt que d’aller vers elle. Ceci peut être la meilleur stratégie lors du blocage d’un très puissant coup de pied circulaire effectué de la jambe droite par l’adversaire en utilisant votre propre GAHNG SAU du bras gauche : plutôt que de tourner à gauche avec le GAHNG SAU comme vous devriez normalement le faire, ce qui vous dirigerait vers la force du coup de pied, vous pouvez à la place opter pour suivre le même angle de coupe vers l’extérieur avec le blocage, mais plutôt tourner ou faire un pas et vous détourner du coup de pied, défaisant ainsi la structure YUM/YEUNG. Ceci vous emporte loin de la force (adverse) et vous permet d’être bien positionné pour un contre coup de pied LOY TIU GYEUK dans sa jambe d’appui. Bien que la défaite de la structure YUM/YEUNG peut être appliquée à la main de défense d’une distance limitée d’ attaques complexes et à quelques mouvements piégeant complexes tels que CM CHEONG KIU LOP/KAU SAU vu au mouvement 94 de la forme BIU JEE, son application en attaque est limitée aux attaques complexes dans lesquelles la référence change de 90° à 180° et dans lesquelles la main YUM est fouettée à l’intérieur d’une ligne à l’autre tel qu’elle devrait le faire si le combattant de Wing Chun était tourné à 90° sur la gauche comme dans le mouvement 51 de la forme CHUM KIU et si, à partir de cette position, il retournait à l’avant ou de l’autre côté avec POCK DA LOY FON KUEN, donnant un coup de poing avec la même main droite. Ceci pourrait être uniquement le résultat d’un changement radical de ligne par l’adversaire ou parce que l’on fait face à plusieurs adversaires.

CHUM KIU

Traduction et adaptation du texte de Randy Williams par Brice AMIOT pour le CRCA France.

La seconde forme, ou KUEN, du Wing Chun est appelée CHUM KIU, qui se traduit par « rechercher le pont ». Le terme Pont (KIU) se réfère ici à l’avant bras d’un adversaire car c’est un chemin que vous devez emprunter afin de l’atteindre. Ainsi, le nom CHUM KIU décrit l’idée qui est vue et cachée derrière un grand nombre de techniques dans cette forme : illustrer un grand éventail de situations dans lesquelles l’avant-bras du combattant de Wing Chun pourrait venir au contact de celui de son adversaire. Produire ce type de contact entre les avant-bras se nomme « établir le pont (Bridging) » et l’utilisation d’un piège ou d’une autre manipulation de l’avant-bras de l’adversaire est connue comme « marcher sur le Pont ». Beaucoup des proverbes du Wing Chun se rapportant à la forme CHUM KIU utilisent le terme « KIU » lorsqu’ils décrivent différentes manières d’attaquer ou de défendre qui, (y compris) avec le nom même de la forme, devraient donner au lecteur plusieurs significations de ce terme.

Dans la première partie de la forme CHUM KIU, l’élève est instruit aux mécanismes basiques du pivot de la position CHOH MA et ses applications en combinaison avec les mouvements de blocage et de frappe appris au niveau SIU LEEM TAU. Dans la partie II de la forme, on montre à l’élève comment les mêmes mouvements de blocage et de frappe peuvent être combinés avec le déplacement TOH MA (pas poussant/glissé). Par exemple, le BOANG SAU (la déviation du bras en aile) et le WOO SAU (la main de garde/de protection) sont introduit individuellement à partir d’une position fixe dans un souci de perfectionnement dans la forme SIU LEEM TAU mais sont combinés ensemble au mouvement 22 de la partie I avec le déplacement CHOH MA. Au mouvement 57 de la partie II, la même combinaison de BOANG et WOO apparaît avec le déplacement TOH MA. Ces deux mouvements illustrent le principe que chaque technique de main du Wing Chun peut être combinée avec une autre technique de main simultanée et avec n’importe quel déplacement (MA BOH) pour soutenir la nouvelle structure complexe. De cette manière, les techniques du Wing Chun peuvent être dites « modulables » dans le sens où elles peuvent être « connectées » d’une infinie variété de façons.

La mobilité ajoutée des déplacements de position de CHUM KIU introduit également l’élève aux concepts de Référence  et de structure YUM/YEUNG  (le point de concentration inhérent et l’équilibre d’un mouvement) aussi bien qu’elle amène l’élève à être conscient de sa position par rapport à un adversaire au lieu que de ne prêter attention qu’à sa structure personnelle comme il le fait au niveau SIU LEEM TAU. En d’autres mots, la structure appliquée entre en jeu lorsque l’élève commence à apprendre comment les mouvement qu’il a perfectionné au premier niveau sont utilisés en combat réel.

Bon nombre de techniques trouvées dans la forme CHUM KIU sont conçues pour l’attaque et la défense à distance moyenne. Les coups de pieds sont également introduit durant cette phase de développement et avec eux, le principe de la défense de main/attaque de jambe simultanées. L’élève commence aussi l’étude des verrouillages articulaires (clés), le concept de ce qui est caché dans le mouvement CHUM KIU (un homophone en Chinois pour le nom de la forme mais qui signifie « couler le pont »). Les attaques de coude apparaissent sous différentes formes dont quelques uns peuvent être utilisés en défense avec un efficacité égale. En fait, la plupart des techniques du Wing Chun, bien qu’elles fonctionnent au premier abord en tant que blocage ou frappe, peuvent être utilisées des deux façons en fonction des circonstances. Par exemple, le principe de BOANG SAU comme illustré dans la seconde forme et qui est généralement imaginé comme étant un blocage (et qui sert en fait cette fonction la plupart du temps) peut également être interprété comme un coup de poing « undercut » vers le bas ou un piège d’épaule/une poussée de la paume à la mâchoire simultanés qui pourrait casser le cou de l’adversaire.

Au niveau CHUM KIU, l’élève apprend également davantage de la Théorie de la Ligne Centrale, des concepts de Pyramide (GUM TOP LAY) et de l’utilisation des lignes Mère horizontales de niveau de mains et de genoux. Il (ou elle) devient plus conscient de la ligne centrale et de ses implications sur le Structure et la Référence de deux combattants. A travers de nombreux exercices tels que LOP SAU, FON SAU et MUN SAU exécutés avec des déplacements variés, l’élève apprend à utiliser cette ligne de manière stratégique pour attaquer et défendre aussi bien que pour regagner la « ligne centrale intérieure » lorsque l’adversaire est en position d’avantage. Ces exercices développent aussi l’instinct de l’élève et sa capacité à utiliser le positionnement du corps afin d’exécuter des leviers qui supporterons la structure des mains. C’est ce qui est signifié par « YEE YING BOH SAU », un autre proverbe du Wing Chun souvent utilisé.

Une autre zone développée au niveau CHUM KIU est la science du timing : le self-timing et le timing appliqué. L’exercice LOP SAU,  enseigné à ce niveau, améliore le timing des mains travaillant simultanément mais indépendamment tandis qu’il développe un mouvement roulé dans la technique de l’élève. Le timing de nos propres mouvements du corps et , à son tour, le timing de ces mouvements en relation avec ceux de l’adversaire, est vital au succès de chaque technique, quelque soit sa vitesse ou sa puissance, cette technique ne pourra pas réussir si elle est exécutée trop tôt ou trop tard. L’art du timing est de reconnaître ce que signifie « trop tôt » et « trop tard » et d’agir au laps de temps correct avec la vitesse correcte afin « d’emprunter la force ».

L’exercice LOP SAU introduit également le concept du piégeage : l’utilisation des mains, des jambes, du corps et, à un niveau très avancé, l’esprit pour immobiliser temporairement une partie ou tout le corps de l’adversaire, créant une zone de sécurité à partir de laquelle on peut le frapper.

Une autre qualité importante aiguisée à ce niveau est connue sous le nom de « Body Unity » (unité corporelle), la capacité à créer un surplus de vitesse et de puissance à travers un claquement précisément synchronisé de toute les articulations du corps dans un mouvement fluide. L’unité corporelle permet au potentiel maximum de puissance d’être réalisé en employant le plus possible les « snap » (claquements), le fouet, le pivot, le « pushoff » (terme employé pour décrire le premier pas d’un déplacement), la rotation, la vrille et la poussée pour créer une puissance combinée pouvant être comparée à la puissance de serrage de plusieurs engrenages de différentes tailles et qui éventuellement, à travers l’utilisation d’une transversale, génère une puissance de serrage finale concentrée dans une direction totalement différente de l’un de ces composants individuels.

Tout au long de la forme CHUM KIU, les yeux doivent suivre rapidement et se concentrer sur la ligne centrale qui change rapidement d’un point à un autre comme la Référence de l’élève, par rapport à un adversaire imaginaire, change d’un mouvement au suivant. Ce mouvement rapide et cette brusque concentration des yeux développent une forme d’énergie visuelle appelée « MOKE LICK » (puissance des yeux) qui ne permet pas seulement un ajustement visuel rapide après un pas ou un pivot, mais reflète également la  puissance interne à travers le brillant éclat qu’elle produit dans les yeux. Comme l’établit le 8ème des  17 « devoirs » du Wing Chun, « NGON SUN YIU GAU » qui signifie « la concentration et la puissance de l’œil doivent être tranchantes ». Et l’étudiant de CHUM KIU apprend cela en gardant la tête en mouvements subtils. Il peut beaucoup plus facilement se concentrer sur de objets se déplaçant rapidement, un peu comme s’il essayait de lire une enseigne sur un train qui passe : si la tête et les yeux sont tenus immobiles, tout ce que vous verrez sera une tache floue. Mais si vous bougez la tête et les yeux, vous pouvez facilement vous concentrer sur l’enseigne et voir ce qui est écrit.

Comme on le voit, la forme CHUM KIU contient beaucoup de concepts et principes importants, lesquels combinent les « idées » et les techniques du SIU LEEM TAU avec la mobilité du jeu de jambe (déplacements) MA BOH de multiple façons d’une manière qui ressemble beaucoup plus intimement au combat réel. Alors que ces nouvelles idées sont maîtrisées et les compétences de CHUM KIU aiguisées à travers la forme, les exercices et la pratique des mains collantes, l’élève en Wing Chun comprendra davantage l’importance de « chercher le pont ».

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BODY UNITY – L’UNITE CORPORELLE

Toutes les techniques du Wing Chun dépendent, dans une certaine mesure, d’un claquement (snap) des articulations osseuses libéré stratégiquement dans le temps pour émettre la puissance qui est généralement complétée par un pivot et /ou un déplacement (un pas) pour ajouter l’élan du poids du corps bougeant au claquement créé par le verrouillage d’une technique bien exécutée. Cette libération de la puissance, douce (harmonieuse) et coordonnée, rendue possible par le mouvement intégral de chaque élément, est appelée « Unité Corporelle » (Body Unity) et est développée plus particulièrement au niveau CHUM KIU. L’Unité Corporelle peut être définie comme un claquement précisément synchronisé de toutes les articulations osseuses et le déplacement (jeu de jambes)utilisé dans une seul technique venant ensemble dans un mouvement fluide. Dans la forme elle-même, beaucoup d’exemples de mouvements simultanés des deux mains en conjonction avec des coups de pied ou un travail de déplacement de position (MA BOH) son pratiqués et perfectionnés.
A travers une Unité Corporelle correcte, un combattant de Wing Chun de stature moyenne est capable de générer une puissance qui est visuellement disproportionnée par rapport à sa taille. Ceci est accompli à travers une série de petits mouvements d’éléments interagissant pour former un composé de puissance dérivé de la somme totale de ces éléments individuels. Un vieux proverbe d’entraînement du Wing Chun dit : « SAY LEUNG PUET CHEEN GUN » qui signifie « quatre onces d’effort peuvent bouger mille livres ». Un autre dit : « YIU MA HUP YUT, GING LICK FOT » qui se traduit par « lorsque la taille et la position sont unies, la puissance peut être générée. »
L’étude de l’unité corporelle doit commencer avec la structure basique d’une technique de Wing Chun comme celles que l’on trouve dans le SIU LEEM TAU. Avant de tenter de gagner davantage de puissance et de claquement au moyen du jeu de jambe, l’élève de Wing Chun doit d’abord apprendre à exécuter la technique dans sa forme la plus basique avec une unité de mouvement correcte à l’intérieur de cette technique elle-même. Par exemple, le « YUT » JEE CHOONG KUEN est en premier lieu, développé sans aucun soutien du jeu de jambe dans le SIU LEEM TAU, avec une attention spéciale mise sur une correcte position du coude, sur la structure de la main et du poing, sur la relaxation et le claquement, et sur la référence à la Ligne Centrale. Ceci requière en lui-même l’unité corporelle pour être certain que le poing sera « pistonné » sur la Ligne Centrale par une poussé du coude sur l’avant correctement synchronisée, et est également lié de très prés à la théorie du timing personnel. Une fois que l’unité corporelle originaire du « YUT » JEE CHOONG KUEN basique exécutée à partir de la position stationnaire YEE JEE KEEM YEUNG MA est bien développée à travers l’entraînement au SIU LEEM TAU, on enseigne à l’élève à exécuter le coup de poing, aussi bien que d’autres techniques du Wing Chun, avec une variété d’autres formes de déplacements/jeux de jambe appelés MA BOH (moving stance/attitude de déplacements), ajoutant de la force et du claquement à ces mouvements à travers un timing personnel correct et entraînant l’unité corporelle. La première des cinq attitudes de déplacement basiques se nomme CHOH MA (sitting horse stance/position du cavalier assis)et enseigne à l’étudiant en Wing Chun à ajouter de la puissance à sa technique à travers un pivot brusque et étroitement synchronisé de la position qui, dans le cas de « YUT » JEE CHOONG KUEN, commence juste avant l’exécution du coup de poing mais est complétée dans la synchronisation avec l’achèvement du claquement du coup de poing. Ceci permet à la puissance initiée dans les talons par la pyramide inférieure, d’être puisée à partir du sol et d’être transférée vers le haut du corps à travers un verrouillage et un positionnement des genoux et du bassin corrects. Un autre proverbe du Wing Chun traitant de l’unité corporelle dit : « YIU MA, YIU HUP » qui signifie « la taille te la position doivent bouger en une (unité) ». On peut en apprendre plus sur l’unité corporelle inhérente à chaque attitude de déplacement en lisant le chapitre MA BOH dans le volume I consacré au SIU LEEM TAU.
Avec davantage de pratique de la forme CHUM KIU et des techniques qu’elle introduit et suggère, l’étudiant en Wing Chun commence à tirer de plus en plus de vitesse et de capacité à claquer d’un mouvement correctement synchronisé et du fait de moins compter sur une force brutale pour émettre de la puissance. Tout au long de la forme, les divers mouvements de position sont utilisés pour changer et regagner rapidement la ligne centrale tout en développant l’unité corporelle. A travers ces mouvements, l’élève apprend à créer une « chaîne de puissance » (power train/moto-propulsion) en synchronisant ses propres mouvements pour les libérer à l’unisson. Par exemple, dans le mouvement SYEUNG MA BOANG SAU (mouvement 57) de la partie II, l’élan initié par la descente de la jambe ayant frappé en coup de pied et réalisé le mouvement JUT GYEUK est harmonieusement transférée à la déviation du bras en aile (BOANG SAU), lequel est exécuté dans le temps avec un pas glissant de la jambe d’appui principale. L’élève qui aurait attendu que le pied frappant se plante au sol et que le pied arrière achève sont mouvement glissant avant de commencer son BOANG SAU, devra s’attendre à ce que sa technique soit plus faible que le premier exemple en raison d’un manque d’unité corporelle entre la position et la pyramide supérieure même si le BOANG lui-même peut être exécuté avec une unité correcte en terme de structure personnelle. En synchronisant le claquement du BOANG SAU pour le libérer avec le pas glissant et en maintenant une position de genoux correcte avec le bassin en rétroversion, le pratiquant de Wing Chun a illustré le dicton « YIU MA CHAI DOANG » « la taille et la position bougent ensemble ».
Les mouvements tels que JING MA FUN SAU (mouvement 29) dans la forme CHUM KIU enseignent à l’élève à utiliser l’unité corporelle pour créer une force de serrage qui se répercute sur la technique de main même une fois que la position a été stoppée. Ceci permet au combattant de Wing Chun de capitaliser à tout moment sur le mouvement de la position pour créer une puissance qui jaillira après que ce mouvement ait été achevé. Ceci peut être utile dans une situation où seulement un léger pivot est possible sans exposer la zone mortelle à l’adversaire.
Avec la pratique continue, l’unité corporelle dans la technique de l’étudiant peut être aiguisée pour lui permettre « de bouger un millier de livres avec une once d’effort » en unissant le verrouillage local des os et des muscles avec le serrage et l’élan dérivés de la position. Ceci est un autre exemple de la conception scientifique et technique étonnante du système Wing Chun.

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